vieille, revêche et écervelée
Par cgat le vendredi 8 février 2008, 00:51 - écrivains - Lien permanent
Avant j’étais jeune et docile, je ne savais pas dire non et voulais faire plaisir à tout le monde. J’acceptais les demandes des photographes et répondais aux interviews alors même que je détestais cela, prendre la pose. Aujourd’hui, je suis vieille et revêche et voudrais n’en faire qu’à ma petite tête (de linotte ?), c’est-à-dire continuer d’écrire, mais le plus discrètement possible.
Ai-je tort, ai-je raison, je l’ignore, seulement je viens de passer deux ans (trois en comptant les rêveries préliminaires) dans la peau d’un homme qui, pour se réconcilier avec lui-même, décide de prendre le risque de (se) décevoir et me dis qu’il serait bon d’en prendre de la graine. Et puis j’ai toujours pensé que mes personnages avaient des vies plus intéressantes que la mienne...
Les malveillants diront « Elle se la pète », les bienveillants penseront « Elle a de la chance... ».
La chance, ou la faiblesse, de croire que ses personnages justement, sauront bien se défendre tout seuls...
Vieille, revêche et écervelée.
Voilà pour le cru 2008.
Mais attentive cependant.
Assez attentive pour répondre à toutes les interrogations que pourrait éveiller chez vous la lecture de ce nouveau roman.
Sachez donc que je me tiendrai de l’autre côté de l’écran et répliquerai de mon mieux pour me faire pardonner mon « manque de visibilité » ...
Bien à vous,
A. G.
Lettre d'Anna Gavalda aux journalistes, janvier 2008
Commentaires
beau programme- qu'elle peut se permettre à son stade (même si j'avoue ne l'avoir jamais lue, encore un trou)
Anna Gavalda, c'est un auteur qui me met profondément mal à l'aise. J'ai lu Je l'aimais, et commencé Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part... Ce qui me met mal à l'aise, c'est, sous des dehors sucrés, cette impression de coalition venimeuse des victimes : un beau-père qui dit, par exemple, à sa belle-fille qu'il la préfère à son fils... N'est-ce pas aussi violent que fantasmatique?
je n'ai pas tout lu d'Anna Galvalda, mais ce que j'ai lu n'était en effet pas si sucré que cela ... ce qui n'est pas pour me déplaire!