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Je n’ai jamais parlé d’autre chose que de moi. Comme c’était de l’intérieur, on ne s’en est guère aperçu. Heureusement. Car je viens là, en deux lignes, de prononcer trois termes suspects, honteux, déplorables, sur lesquels j’ai largement concouru à jeter le discrédit et qui suffiront, demain encore, à me faire condamner par plusieurs de mes pairs et la plupart de mes descendants : « moi », « intérieur », « parler de ».

Alain Robbe-Grillet, Le Miroir qui revient (Minuit, 1984, p. 10)

Alain Robbe-Grillet est mort la nuit dernière. Même si ce n'est pas mon romancier préféré sur la photo de groupe, je lui sais gré d'avoir su rester impertinent et turbulent jusqu'au bout : se faire élire à l'Académie française était une belle revanche pour un nouveau romancier ; refuser ensuite de sacrifier aux rites de la vieille maison, et en conséquence n'y pas siéger, était mieux encore !

en ligne, pas grand chose :
un article de Michel Contat (Le Monde)
« Alain Robbe-Grillet : Bibliographie » par Christian Milat
et les pages des éditions de Minuit