puisque pape il y a
Par cgat le mercredi 20 février 2008, 00:59 - écrivains - Lien permanent
En fait, si chaque écrivain du nouveau roman était essentiellement différent, ils se rendaient tous compte que ce « mouvement » leur rendait service… Nathalie Sarraute disait : « En somme, c’est une association de malfaiteurs ».
(…) Aujourd’hui, de toute façon, on constate la même chose dans le monde entier, pas seulement en France : la conviction fait défaut.
(…) Il n’y a plus de grands espoirs idéologiques. L’époque du nouveau roman était celle où l’on croyait à la révolution. Enfin, peut-être pas moi... mais tout de même. Cela avait un effet sur la vie littéraire bien sûr, où les débats étaient d’une autre ampleur qu’aujourd’hui, mais aussi sur la littérature elle-même.
L’époque est prise d’une espèce de lassitude, désenchantement, lendemain de fête... Mais on ne sait jamais : peut-être que cela s’appelle l’aurore... »
Entretien avec Christine Ferrand (Livres Hebdo, 12 janvier 2001)
Une petite brassée de liens supplémentaires :
- rediffusion dans Ce soir ou jamais hier d’un entretien avec Frédéric Taddéï le 24 octobre 2007
- d'intéressantes archives de l’INA
- interrogé par Guillaume Durand, sur Marguerite Duras
- un dossier BibliObs avec des points de vue ... amusants
Quant à la photo ci-dessus, dénichée et commentée ici par François Bon, à qui je la vole (en espérant qu’il ne m’en voudra pas), elle est beaucoup moins connue, mais elle montre le « pape du nouveau roman » (comme vont répétant les journalistes) en prière sur la tombe du roman.
Commentaires
je ne sais plus où, mais je l'avais vue (et elle s'adapte parfaitement au billet)
chance, je devrais avoir le temps de profiter des liens
RobbeG: capable du meilleur comme du pire et c'est assez étonnant et je dirais même réjouissant et troublant. Peu d'écrivains (pour ce que j'ai lus) peuvent en dire autant (quoique... je suis sûr que tout le monde a son saint antoine quelque part dans un tiroir...) Le voyeur, les gommes, dans le labyrinthe : trois joyaux absolus, et c'est drôle, mais dès que RG s'a(ban)donnait à la facilité de ses pulsions de petite mise en scène sm, ça devient absolument n'importe quoi, le pire : projet pour une révolution à New York, malgré une jole scène inaugurale, qui fait penser au garage hermétique de Moebius, pire encore: topologie d'une cité fantôme, sorte de BD façon barbarella, sans le talent de Forest, on sent que les joints de marijuana fumés à cette époque-là (il en fait allusion si mes souvenirs embrumés sont bons, dans le projet pour une révoluton) ne convient pas du tout à sa façon littéraire... Peut-être x-humer quelque extrait fumeux de cette époque pour s'en rendre compte ?
amusant de constater que la voix a varié et qu'il n'a acquis ces notes hautes qui le font chanter un peu qu'avec l'installation de sa célébrité (timidité avant ?)
vous avez raison, brigetoun, la voix change avec le comportement de plus en plus décontracté
je suis aussi assez d'accord avec votre constat, Jean-François Paillard, si ce n'est qu'au-delà des premiers romans, j'aime assez aussi la série des "Romanesques" (Le Miroir qui revient, etc.), peut-être parce qu'elle a des accents très simoniens
Oui, les romanesques, c'est aussi autre chose, l'irruption du moment autobiographique, mais c'est tout de même plus classique, vu et lu un peu partout ailleurs, que les premiers romans de RG, absolument originaux, rebutants et radicaux, et contrairement à ce que l'on dit, qui ont nourri l'écriture de bcp de romanciers, forgeant une "façon minuit". Dans son hommage à Jérôme Lindon, Echenoz rapporte que Lindon publia d'enthousiasme son Méridien de Greenwich, y voyant une parenté manifeste avec l'écriture de Robbe Grillet, ce dont Echenoz se défend, prétendant qu'il ne l'avait pas lu à cette époque, et pourtant la parenté est criante et Lindon avait vu juste. Il y a un enthousiasme, une excitation presque enfantine chez lindon au moment de la publication du médidien, comme s'il escomptait qu'echenoz poursuivît le projet que robbe grillet semblait abandonner au tournant des années soixante-dix, c'est du moins ce que je crois, et qui paraît transparaître un peu ds les romans d'Echenoz...
bravo à la dénicheuse surtout, et heureusement que ce genre de document est fait pour circuler!
je rattrape mon retard de LdF (mais j'avais emporté mes Michaux ces 2 semaines)
la discussion pdf/prc reste ouverte