clown
Par cgat le mardi 26 février 2008, 01:09 - écrivains - Lien permanent
Robbe-Grillet, « le pape du Nouveau Roman », comme disent les journalistes de façon bébête, est mort à 85 ans. Je l’ai bien connu autrefois, quand il passait pour un révolutionnaire dérangeant, ce que prouvent certains de ses livres, notamment Dans le labyrinthe. Dieu sait pourquoi, il s’est mis à faire du cinéma tocard et à écrire, par la suite, des livres pseudo-érotiques de plus en plus plats. En réalité, quoique drôle et plein d’humour, il aura été très « fin de siècle », c’est-à-dire un décadent. Sa façon d’entrer à l’Académie française sans y rentrer fera date. Qu’a-t-il découvert à cette occasion ? Qu’il ne voulait pas être académicien, mais que son œuvre, au fond, était académique. Il paraît que, dans une de ses dernières interventions publiques, il m’a traité de « clown ». Grossière erreur, mais sans importance.
Tel est l’ « hommage » de Philippe Sollers, pas content semble-t-il d’avoir été traité de « clown » chez Taddéï.
Commentaires
"quoique drôle et plein d'humour... décadent" - il parle de qui, là, Sollers ?
Bébête à son tour, le Sollers, de croire ainsi pouvoir avoir le dernier mot, résumer comme ça l'ARG et s'en débarrasser.
Nous verrons dans les décennies à venir lequel des deux sera le plus étudié, le plus cité par les manuels scolaires (s'il reste des manuels et des écoles), le plus représentatif d'une époque, le plus influent sur de nouveaux auteurs. Je crains pour Sollers qu'ARG ait déjà une bonne petite marge d'avance...
Sollers est un clown décadent, pas de doute. Ceci dit, j'aime bien les clowns et certains jour un brin de décadence n'est pas pour me déplaire.
Si ARG a une marge d'avance, rien n'est perdu pour Sollers, la postérité a parfois de drôle de goûts :-)
quant aux goûts de la postérité je ne me prononcerai pas ...
pour ce qui est des miens, sans doute un brin décadents aussi (!), ces deux-là sont des écrivains importants, qui l'un et l'autre ont commis des chefs-d'oeuvre mais aussi de moins bons livres (ou films), qui sont (était) remarquablement intelligents mais aussi capables de proférer des (bé)bêtises ou de se montrer intolérants et mesquins, des personnes complexes et passionnantes, et des clowns aussi, comme nous tous
c'est pour cela que l'effet miroir de cet hommage en forme de dernier mot, où admiration rancoeur et dépît se mélangent, m'a plu !
Amusant, ce règlement de compte posthume.
L'un a le désavantage de ne pouvoir répondre (clown, une insulte ?) ; l'autre, l'avantage du chroniqueur du JDD, organe officiel de la "dream team" (avec Paris Match, entre autres) d'Arnaud Lagardère, le "frère" de Sarkozy.
Au final : Robbe-Grillet en photo devant un beau pont, Sollers sur la page du journal lié à l'inventeur du futur slogan des manifs d'opposition : "Casse-toi, pauv' con !"
je vois, Dominique, qu'en dépit de la thérapie quasi quotidienne par le blog, votre obsession reste tenace ! en l'occurrence il ne me serait pas venu à l'idée de ramener le président sur (ou sous!) le tapis ...
Exactement sur la même ligne (de fuite?) que Berlol...
J'ai lu tout Robbe-Grillet.
Par contre, j'ai abandonné Sollers depuis "L'étoile des amants" en 2000 et n'y suis revenue qu'en octobre pour "'Un vrai roman-Mémoires".
Curiosity kill the cat!
Oui, c'est clownesque et aigri...
Parallèlement en ce même octobre, Robbe-Grillet publiait ce "Roman sentimental" qui a failli donner la jaunisse à la critique et notamment provoqué des jets de lave rance du côté du blog d'Assouline.
Pédophile ou sénile, l'Alain?
Allons, personne n'y a rien compris!
Juste un pied de nez au "politiquement-littérairement correct" du début XXIème siècle de la part de celui qui avait un chef d'oeuvre crépusculaire à son actif ("La reprise" en 2001)et plus rien à prouver.
En plus, ce "roman pas sentimental" révélait une fois de plus une langue et un style remarquables...
Oui, aucun doute, une belle longueur d'avance pour Robbe-Grillet!
je n'ai pas encore lu ces deux "romans", ni le "vrai" ni le "sentimental", mais je vous rejoint concernant la bêtise des critiques !
"Thérapie quasi quotidienne par le blog" (avant, je me bourrais de Prozac), "obsession"...
Ouh là là ! Mais c'est vraiment le centre de rétention qui me guette !
Merci de me signaler d'urgence aux autorités compétentes.
si tous les sarkophobes obsessionnels doivent être enfermés, il va falloir lancer d'urgence un programme de construction de centres de rétention !