gueuloir électronique
Par cgat le jeudi 13 mars 2008, 01:30 - blogs et internet - Lien permanent
« je considère mon blog un peu comme les vestiaires d’un gymnase, avant et après les acrobaties officielles. Je m’y échauffe, m’y plie, m’y luxe, m’y foule, j’essaie des tenues que je ne mettrais pas forcément pour aller acheter les croissants, je tutoie des types qui sont plus baraqués que moi, je dépose des pièges à souris dans les casiers qui ferment mal, je monte sur les bancs, je joue avec l’interrupteur, je cite, phagocyte, récite. Un gueuloir électronique, une carte blanche du tendre et du moins tendre »
Claro« Ces petites écritures absolument libres de toute injonction (y compris celle de la forme) me rendent aussi euphorique que mes premières tentatives poétiques à l’adolescence. Est-ce parce que le média est neuf que le vieil écrivain piaffe comme un jeune cheval ? Je prends en tout cas cette activité d’écriture très au sérieux, j’ai opté pour un dispositif léger que je reconduis chaque jour assidûment : trois fragments brefs à tonalité le plus souvent humoristique qui peuvent être de micro-récits, des aphorismes, des réflexions diverses, notes ou formules poétiques, en variant les effets tout en recherchant des correspondances, en suivant quelques fils aussi afin que se construise jour après jour un livre »
Éric Chevillard« C'est comme si nous étions un immense texte : il y a à lire pour chacun partout. Nous produisons des signes, du texte, et notre tâche, c'est d'interpréter. D'autres fonds à explorer. Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien. »
Pierre Ménard
à lire aujourd’hui dans le Contre journal de Libération : « Le blog, notre gueuloir électronique », des réflexions et témoignages d’écrivains sur les blogs littéraires... et demain c'est « Libé des écrivains ».
Commentaires
à engranger pour la semaine prochaine - merci
Promis, juré ! Je ne vous ai point "copié".
Mais que nous nous retrouvions sur la même citation de Claro, à propos de son blogue, est pour moi d'un bel étonnement !
FB partage ce même intérêt pour cette citation.
cela ne me dérangerait absolument pas d'avoir été copiée, grapheus tis : je copie moi-même tellement !
et ce texte de Claro mérite d'être cité un peu partout, en effet - j'ajoute un lien vers votre billet :
http://grapheus.hautetfort.com/
et pour ceux qui ne l'auraient pas lu, je conseille aussi vivement son article sur le salon du livre :
« On achève bien d’imprimer. Cauchemar » :
http://www.liberation.fr/culture/li...
que j'ai failli recopier pour qu'il ne disparaisse pas dans les archives de libe, avant de m'apercevoir qu'il avait déjà été repris (avec une illustration bienvenue) par g@rp :
http://escargotgarpien.blogspot.com...
partager avec d'autres ce qu'il y a
on sort de oeuvre
On savait déjà que n’importe qui peut écrire et publier des livres, mais on est vite étonné devant le mélange de passion et de culture qui sévit dans ces ronds dans l'eau. La question centrale c'est de toute façon d'être lu, et c'est avant tout : en finir une bonne fois avec soi. Se faire oublier par le plus grand nombre, pendant ce temps on continue à vivre. J'ai toujours pensé que l'écriture était une forme de contre-attaque. Ces petites écritures absolument libres de toute injonction me rendent aussi euphorique que mes premières tentatives poétiques à l’adolescence.
Je fuis les pratiques d’écritures – directement ou pas – "propriocentrées", je ne goûte dans les formes que l’effacement du moi face aux mondes qui s’y opère. Au reste, je ne lis guère que des livres sans auteur.
Je ne sais quoi penser d’internet. Du déficit de matière des œuvres de l’esprit dans cette dimension je suis inconsolable et puis, en même temps, de la dissolution du moi qui s’y opère je suis le féal.
Je propose d'appeler ici douceur l'ensemble des puissances d'une existence libre.
Diffuser son travail dans la marge : la forme a changé
Proche de la pulsion, c'est vrai, tout vient à égalité
Toucher aussitôt à ce prodigieux ensemble, ce prodigieux réseau de rapports établis.
il y a à lire pour chacun partout
désynchronise-toi
sinon tu travailles pour rien
intéressante votre « internationale citationniste » ... j'aime assez les articles 12, 3, 18, 71, 28, 1, etc. de votre « manifeste » : le seul problème est que subsiste en moi le désir de savoir de qui sont les citations que je ne reconnais pas ! ça se soigne ?
ça se soigne, oui.
L'intégralité des citations du manifeste sont tirées de l'œuvre de Samuel Beckett.
http://canon-a-taupes.blogspot.com/...