Et si, la prochaine révolution, nous la faisions plutôt en substituant d’un coup à la réalité une métaphore subtile, afin de laisser loin derrière nous, loin sous nous, les brutes et les barbares de la nouvelle économie ? Ce serait créer un monde si subtil en effet qu’ils n’y comprendraient rien et resteraient à sa porte, complètement gourdes et impuissants. Tandis que les révolutions accomplies par les slogans et par les armes ordonnent un monde où ils ne savent que trop bien se mouvoir et nuire. Mais j’entends que l’on raille mon improbable métaphore tout en prétendant noyer les requins dans un bain de sang.

Éric Chevillard, L'autofictif, 232, jeudi 22 avril