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645. En gros cela se passe ainsi mais à cela aussi il y a des variantes , tant et tant de variantes que c'est à se demander parfois ce que je fais souvent s'il existe une règle, une loi ou quelque chose comme ça, quelque part d'un peu fixe.

646. (Car toutes ces approximations, ces bégaiements dans l'ordre de la pensée noir sur blanc qui est beaucoup mieux qu'une floraison du discours articulé à haute voix : qui est l'arbre assis sur du solide, enfoui dans de l'humide, qui est lac miroitant plein d'échos etcetera, bref tous ces correctifs, toutes ces variations ici et là, ici ou là, dessinent un paysage tremblant je sais, et très peu digne de foi mais comment faire, franchement : comment faire autrement ?

647. Comment faire mieux ? me dis-je souvent, même.

648. Faut-il feindre de ne pas voir que tout bouge tant ?

649. Feindre de s'en foutre ou bien s'en foutre vraiment ?

650. Gommer, donc, les détails, accentuer les contours, les lignes de force, griser des zones, flécher, souligner, surligner, légender ?

Jérôme Gontier, Continuez (Léo Scheer, 2007, p. 145-146)

Une autre psychanalyse, magistralement racontée en 887 fragments drôles et métaphysiques pleins de parenthèses, variations et ruptures incessantes.

Jérôme Gontier est né en 1970
Il a publié auparavant (Ergo sum) : prolégomènes (Al dante, 2002)

D’autres extraits :
- en lecture et prépublication pour remue.net
- dans le blog de Christian Colbeaux, psychiatre et psychanalyste
- la page 48 lue pour Pierre Ménard par Philippe Boisnard et une critique par le même

lire aussi une approche critique par l’auteur lui même (qui n’est pas en ligne, hélas) :
Jérôme Gontier, « (13 notes sur les parenthèses de Continuez) » dans (entre parenthèses). Action restreinte, 9, premier semestre 2008, p. 68-74