lectures idiorrythmiques
Par cgat le lundi 1 septembre 2008, 02:28 - blogs et internet - Lien permanent
Faut-il lire vite ou lire lentement ?
Ce débat entre Berlol et Didier da Silva (par billets et commentaires successifs, et ne sachant où commenter, à mon tour j'ajoute un billet en forme de commentaire) m’amuse, car nous avions eu jadis cette même discussion à propos des idiorrythmes de lecture avec Berlol, qui lit trop lentement à mon goût ; j’ai moi-aussi gardé de l’enfance le goût de lire vite et d’« avaler les pages par centaines, dans une sorte de fièvre ou d’hallucination » ; la lecture plus lente, fragmentaire, m'est trop souvent imposée par l'impossibilité de dégager des plages de liberté, mais si j'ai le choix je la réserve à la relecture ... ou aux livres que je n'aime pas.
Commentaires
varie un peu selon mon appétit et le jeu de la fatigue, mais surtout en fonction de l'écriture et par exemple Sebald (j'ai suivi avec amusement aussi) ne se lit pas comme, disons Angot, ou autres
pareil pour moi (la lecture "naturelle" d'un élan, d'une seule traite et si souvent fragmentée à cause de la vie qui va). Merci pour ce billet (qui en plus permet de commenter en un seul endroit et une seule fois :-) )
Oui, la disponibilité est une donnée importante, de même que l'intensité de la lecture et le degré de porosité du lecteur... (et tant d'autres facteurs qu'on se croirait à une manif des PTT)
Généralement je lis très lentement, sur le mode de la dégustation plus que de la dévoration. Sauf quand j'ai plus de quatre livre en cours simultanément : alors, je dévore, afin de réduire la pile et d'en finir un ou deux. Mais c'est toujours une frustration de devoir lire vite un livre que j'aime.
Me concernant, je lis assez lentement, parce que je prends le temps de savourer (ou pas) chaque mot, mais de longues heures chaque jour... Si un livre ne me convainc pas, en revanche, soit je le finis très rapidement parce que je dois écrire quelque chose dessus, soit je l'abandonne mais je ne m'attarde pas sur des lectures ineptes.
sérieux temps de tri sélectif au départ, mais après ça urge, donc je lis très vite, pour souvent y revenir plus lentement - en tout cas jamais d'abandon en cours de route car c'est comme au cinéma : j'espère toujours que ça va s'arranger...
Tout dépend de ton objet. Je ne lis pas un roman à la même vitesse qu'un traité ardu de philosophie. Je lis lentement les livres qui me passionnent ; rapidement ceux qui m'ennuient. ;)
toutes vos réactions démontrent à quel point la lecture est une activité complexe où l'idiotie (au sens premier de singularité) de chacun trouve à s'exprimer pleinement !
je voulais rester discrètement à l'écart, tant, à chaque mode de lecture décrit ici, je pourrais associer un livre (et parfois un seul)
mais des statistiques depuis votre billet me hantent
- à diviser le nombre de pages par le nombre d'heures (hors les 24 heures à lire les 24 heures de l'Ulysse de Joyce), qu'ai-je lu à meilleur taux (Balzac? Dostoievski?)
- à temps compté, une séance lecture égale un livre entier, qu'ai-je lu avec le plus de régularité (Jules Verne, Simenon?)
- à diviser le nombre de pages par le nombre d'heures, qu'ai-je lu avec la plus haute densité (Illuminations ? Têtes mortes de Beckett ?)
Très bonne question ! De mon côté je lis lentement. Je suis très vite déconcentrée et du coup j'ai tendance à avoir des lectures fractionnées. Je fais autre chose puis je reviens à mon livre. et puis j'aime révasser ce que je suis entrain de lire. Pas très bon pour la vitesse c'est sûr !
j'aime bien vos statistiques, B G-B !...
elles me conduisent à (me) préciser que quand je parle de vitesse de lecture il ne s'agit pas à proprement parler de rapidité (c'est à dire d'un rapport page/heure) mais plutôt d'un emportement dans la lecture, c'est à dire d'une durée suffisante des plages de lectures, et d'une façon de se laisser porter, de surfer sur le rythme propre du texte pour mieux entrer dans la logique d'un point de vue autre que le mien - cette opération de fuite hors de soi qui est le propre de la lecture et qu'une lecture lente approfondie, fragmentée ne permet pas vraiment