la légèreté intime du trait
Par cgat le lundi 9 février 2009, 00:45 - écrivains - Lien permanent
Les lignes, les lignes, comme des rayures sur la peau, des mots distendus relançant la blancheur des propos. Une fonte des neiges en bouche, un filet s’écoule, des syllabes en tombent, forment de bruyantes zébrures, un iceberg dans le fond d’un verre, sa crête étincelante, sous l’eau, une masse somnolente aux variations bleues assourdit et fragilise le corps, au fond s’agitent les mots laissés muets, n’ayant pas encore fait surface. S’ils atteignent la ligne de flottaison, terre de liquidité, ils seront éclairés à vide, les lignes se dissoudront et la crête, abrupt de la langue fondra subrepticement, émaciant à jamais le blanc. Sous la peau ces couches glaciaires génèrent une telle fossilité verbale. Si dense. La faire émerger.
Virginie Poitrasson, Tendre les liens (publie.net, 2009, p. 8)
Pour les lignes de mots ... et pour la « légèreté intime du trait » (p.18) des lignes dessinées au bas de chaque page (la belle mise en page est due à Fred Griot).
Virginie Poitrasson est aussi traductrice de poésie contemporaine
américaine, éditrice, plasticienne.
Elle a publié
Demi-valeurs (Éditions de l’Attente, 2008)
::: son blog :::
Commentaires
les vacances n'ont duré que 24h ? - merci du relais, moi aussi j'ai découvert le texte de VP une fois en ligne (travail de http://www.fgriot.net pour mise en page) – pas besoin qu'elles soient "de fuite" pour trouver son compte au travail sur géométrie et lignes...
pas de vacances (il me semble te l'avoir déjà dit sur facebook!) juste une grosse fatigue : peut-être que je vais désormais faire une "pause du week-end" comme Pascal Jehanno et ses bits http://nurdcartoon.blogspot.com/200...
... mais tu as raison de rendre à César : j'ajoute Fred Griot dans le billet
et l'autre César c'est Phil de J. ( http://www.desordre.net ) pour la couv :)