écrire c'est récuser le monde
Par cgat le mardi 14 avril 2009, 02:49 - citations - Lien permanent
Écrire, selon moi, répond à un besoin de corriger le monde, pour se venger d'en être, d'y être, d'être l'otage des fictions qu'on (la parole commune, l'idéologie et les croyances qui s'y stratifient) tente de nous faire prendre pour la réalité. Écrire c'est refuser ces visions assujetties. Écrire c'est récuser le monde. Refuser, récuser, c’est faire monter l’obscurité dans l’obscène clarté des fictions qui nous livrent au monde en prétendant nous le livrer.
Christian Prigent, Une erreur de la nature (POL, 1996, p. 86)
Commentaires
je ne suis pas loin d'être très d'accord (et Cgat à l'occasion, quand vous vous réveillerez, il manque un s à vision)
merci ms ! je suis réveillée et c'est corrigé ...
suis pas loin d'être pas du tout d'accord, mais c'est toujours comme ça avec Christian : réponse qui renverse ce qu'on voudrait, mais au bon endroit où on y est ensemble (comme ses colères contre le passé simple dans "ceux qui merdrent") - se "livrer" nous pour s'en aller dans l'obscurité du monde ?
Encore un "professeur de désespoir"? (Nancy Huston)
- juste un lien vers des portraits (http://etaton.com/inventaire/Nouvea...)de C.Prigent réalisés lors d'une lecture. Ce soir là, il parlait de Matisse, à sa manière... - très beau texte au demeurant -
@zoë : ce passage n'a rien de désespéré, même si la notion est complexe dans le livre de Nancy Huston
et merci pour les portraits, ap
Oui, je suis... Et je monte de deux. (oups, je me crois au poker :-) )
Avant de le récuser le monde, faut déjà l'avaler. je dirais qu'écrire c'est manger le monde et/pour s'en extraire...?
(et ensuite j'irais prendre mes gouttes ce qui m'empêchera peut-être de dire des âneries dans le futur. J'ai dit "peut-être")
Bonjour, je préfère imaginer qu'écrire est une manière d'imaginer le monde,imaginer le pire comme le meilleur et afin de récuser le pire. Non pas récuser le monde.