all numerical life, perfectphone et proxifun
Par cgat le samedi 2 mai 2009, 01:05 - écrivains - Lien permanent
Parallèlement, son activité de blogueur l'amène à découvrir l'existence de l'ANL, cette forme extrême de vidéo-blog, conséquence logique de la miniaturisation croissante des modes d'enregistrement numérique et de l'intégration psychique des programmes de télé-réalité. L'ANL, pour All Numerical Life, regroupe des blogueurs qui ont choisi d'enregistrer et de diffuser tout ou partie de leur vie. Certains ne capturent que le son (ce sera le cas pour Dominique Dubois), d'autres le son et l'image. Certains feront une sélection a posteriori, d'autres laisseront s'écouler le flux de leur vie en temps réel. (p. 22)
Mais bon, le PerfectPhone est un véritable objet d'art : design épuré à l'extrême, ultrafin, robe en cuir noir et titane brossé, clavier remplacé par un écran tactile 3,2 pouces en verre minéral traité antitraces, touche principale plaquée or blanc. Là je parle du mien car il y a trois modèles différents, disponibles en quatre finitions et vingt-quatre coloris.
Le PerfectPhone est un smartphone multimédia qui fait aussi GPS et caméra vidéo + appareil photo 12 megapixels équipé d'un triple zoom optique. Il est doté d'un disque dur interne de 16 Go, d'un lecteur de cartes mémoire, et fourni avec un chargeur, un kit oreillette à commande vocale, un câble usB, une station d'accueil et un étui en cuir. Mais sa vraie originalité réside dans son lecteur/graveur RFID, ce qui fait qu'il sert notamment de clé pour les appartements et de moyen de payement sans contact à Zen City.
Protection contre la perte : le PerfectPhone lance une alarme s'il est éloigné d'une certaine distance (à paramétrer) de la puce de son propriétaire.
Protection contre le vol : reconnaissance de l'empreinte digitale du propriétaire à chaque allumage ou avant chaque transaction (du coup pas de codes à retenir), couplée à la RFID. Le PerfectPhone ne fonctionne qu'à moins de deux mètres de la main de son propriétaire, qui porte la puce (au fait, je me la fais implanter dans deux jours).
On peut modifier à volonté les informations personnelles contenues dans le PerfectPhone (à l'exception des données confidentielles comme l'état civil, les coordonnées bancaires, les codes d'accès à son domicile ou son groupe sanguin, ça va de soi) et décider de les transmettre ou pas.
Là, vous vous dites probablement : « Bon OK, mais à quoi ça sert au juste ? » Excellente question.
Premièrement, on rentre dans son téléphone les renseignements que l'on souhaite partager. Par exemple : Dominique Dubois, 30 ans, célibataire, centres d'intérêt : guitare, jeu d'échecs, lecture, cinéma, rock. Ensuite, on choisit son statut de connexion : connecté / déconnecté / contactez-moi / par écrit uniquement / par oral uniquement / ne pas contacter/ invisible. On peut donc émettre ou non ces données que d'autres liront ou non sur leur propre PerfectPhone
(dans un rayon de dix mètres pour cette première génération), ce qui en fait le premier appareil au monde permettant de créer un réseau de socialisation live. On partage donc des informations comme dans un site de réseau social, mais seulement avec les gens qui se trouvent à proximité. C'est le réseau Proxifun.
Si vous lisez les données de quelqu'un qui est déjà parti mais qui vous intéresse, vous pouvez essayer de le localiser à nouveau si son émetteur GPS est activé. Il y a également moyen de créer des communautés dont seuls les membres pourront accéder à vos informations personnelles. Par exemple, en n'acceptant de n'être contacté que par des femmes célibataires de moins de vingt-cinq ans, des amateurs de tuning ou des amis de vos amis. On peut aussi mettre un lien vers son blog ou ses pages perso. Ces données sont alors accessibles immédiatement car toute la ville est couverte en wifi.
J'ignore combien de gens à Zen City utilisent Proxifun et dans quel but. C'est d'ailleurs un mystère qu'il me tarde d'éclaircir. (p. 61-62)Grégoire Hervier, Zen City (Au Diable Vauvert, 2009)
Un thriller d'anticipation (légère, l'anticipation) amusant et
efficace : bienvenue à Zen City, où tous les habitants sont équipés d'une
puce RFID, très pratique pour faire leur courses, et assurer leur
sécurité …!
Grégoire Hervier est né en 1977 à Villeneuve Saint-Georges. Zen city est son deuxième roman après Scream test (Au Diable Vauvert, 2007).
::: en ligne, plein d’infos, de bonus et de liens sur le site graphiquement très réussi
et des critiques :
::: ActuaLitté,
qui propose
les premières pages
::: Soleil
Vert
::: le
Cafard cosmique
::: Cunéipage
::: Lily
et ses livres
::: BibliObs.