dubois_pas_dors.jpg

Ainsi tout change rien n'est pareil tout change devient le
contraire de ce que c'était avant. Et pouvoir s'accorder
ainsi dans la distribution deux trois extraits de
prodigieuse vie singulière permet d'en varier le cours
du tout au tout d'en vivre simultanément plusieurs
plutôt qu'une seule et tout en dessinant chaque fois
un cas unique en perspective de composer de bascule
en bascule un bel assortiment qu'on n'a pas sur la terre
ou peu d'êtres occupent en même temps le présent. (p. 12)

Et je ne suis pas privée j'ai tant de choses les rivages
enchantés la côte et l'immense océan sauvage
et contre l'art d'être un iceberg belle scène du balcon sur
la mer écumante.

Et même si tout est faux fausse nuit fausse lune
transparente pure fausse marée sous la lumière
artificielle quand il me touche avec ses yeux me font
bien plus d'effet qu'une vraie main gauche un bras droit.

Alors Rex Harrison entrez s'il est quatre heures hantez
même à l'essai venez me dire my dear la nuit sur le
balcon venez me dire les mots qu'il faut pour faire un
livre d'homme.

Et peu m'importe que vous soyez voire sans ombre
pense le genre humain puisque avec vous j'ai les mêmes
bruits du monde extérieur et dans l'oreille et tout ce que
j'ai à dire et le timing. (p. 30-31)

Caroline Dubois, Comment ça je dis pas dors (POL, 2009)

madame_muir_1.jpg

Puisqu'il suffit de les énoncer pour que les choses existent, pourquoi ne pas entrer dans le cadre pour y rencontrer de séduisants fantômes de cinéma ...

::: sur Caroline Dubois, voir aussi