le trou entre les deux bosses
Il est aussi cloué au lit que le petit enfant devant son potage qu’il ne veut pas avaler, mais les raisons qui le clouent au lit ne sont pas du tout les mêmes que celles qui clouent le bec au…
on ne se lève plus
Un livre à acheter d’urgence avant qu’il ne soit censuré au motif d’incitation à se lever tard, tant il encourage de manière indécente la pratique immodérée de la grasse matinée : Sylvain Prudhomme y narre avec beaucoup d’humour les aventures toutes…
l’oisiveté du sage
Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. Jean de La Bruyère , Les Caractères, « Du mérite personnel »
des cailloux et du sable
L’une des voix intérieures du dernier homme sur terre cite (p. 210) un beau passage d’ Épictète : Que font les enfants quand ils sont seuls ? Ils s’amusent, ils amassent des cailloux et du sable, dont ils font de petits châteaux…
la fugacité de leur vie
Stevens se promène. Dans la campagne anglaise, en Italie, il fait le grand tour. Il traverse des lumières compactes, des légères. Des bois noirs, des collines auréolées. Il regarde de quoi l’herbe est faite, l’épaisseur de l’écorce sur le tronc…
ses conditions de possibilité
Stevens soutenait que personne ne peut être délié. Il disait : tant qu’il me reste un mot en tête, tant qu’il me reste un mot dans mon cerveau d’homme, c’est toute la communauté qui persiste. (p. 159) – Toutes les sortes…
finir le ciel
Journal de la reine (…) Le roi mesure l’air, la mer, les montagnes, bref, tout le tour de la Terre et il inscrit de grands cercles à la craie blanche sur son tableau bleu car il peut, dit-il, enfin tout…
notre vie s’use en transfigurations
Gwenaëlle Aubry, élabore dans Notre vie s’use en transfigurations une réflexion – entre l’essai et le récit – autour de la beauté, à partir d’un collage hétéroclite (citations, opérations chirurgicales, tableaux, scènes de la vie quotidienne, accouchements, toilettes des morts,…
l’autosatisfaction de ne pas comprendre
Pour revenir aux technosciences, feuilleter le livre de Bernard Stiegler m’a permis de relire ce passage intéressant, qui évoque furieusement quelques uns de nos modernes Frollo et où l’on retrouve même Madame Bovary : Si la relation entre le philosophe et…
une vérité composée de fictions
Ariel Kyrou cite aussi souvent Bernard Stiegler, par exemple, à propos de la « science-fiction » : Les êtres humains sont artificieux et techniques en ce sens qu’ils ne trouvent pas leur être à l’intérieur d’eux-mêmes mais au milieu des prothèses qu’ils…
parler en mieux
Transmettre sa nervosité, transmettre son stress, je ne demande que ça, qu’on me transmette son stress. La musique ne calme pas mes nerfs, elle les chauffe à blanc. Je ne fais de bonnes choses que stressée. NTM me porte sur…
sous le front plissé des androïdes
Quant à ces passants qui continuent de mouvoir dans leur monde parallèle leurs hologrammes, ne relèvent-ils pas aussi, à leur manière, du simulacre ? Dans la lumière bleuie du dehors qui les baigne comme une onde, ils vous ont une allure…
mon œil fugue
Je ne sais pas ce qu’il en est de vous, mais, pour ma part, dans un tableau, le plus souvent, ce n’est pas le sujet principal que je considère ; ce sont plutôt ces petites scènes qui se logent dans les…
pauvre cosmonaute sans exercice
Quel était ce souvenir qui venait sourdre ainsi ? Quel était l’impossible passé commun auquel il paraissait se référer ? C’était quelque chose qui semblait venir du fond des âges, quelque chose de puissant et de gourd, et qui l’envahissait. Qui l’aspirait,…
la maladie naturelle de notre esprit
Les hommes méconnaissent la maladie naturelle de leur esprit : il ne fait que fureter et quêter ; et va sans cesse, tournoyant, bâtissant, et s’empêtrant en sa besogne, comme nos vers à soie, et s’y étouffe. Mus in pice. Il pense…
presque toujours
Presque toujours en politique, le résultat est contraire à la prévision. François René de Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe, Livre IX, chapitre 3)
nous ne faisons que nous entregloser
Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. Tout fourmille de commentaires : d’auteurs, il en est grand cherté….
lost in translation
Le paradoxe spatio-temporel selon Calvino : au-delà d’une certaine distance, il n’y a plus de temps de réponse possible, surtout quand les corps célestes s’éloignent les uns des autres à la vitesse de la lumière. Dès lors, le message devient absolu,…
chrysalides du concept
La science n’est sans doute au fond qu’une merveilleuse source de métaphores. La double flèche du temps, la mémoire de l’eau, l’apoptose, les trous noirs, l’antimatière – où trouver de plus belles métaphores (…) ? Et pourquoi ne pas en abuser ?…
un art de la disparition
Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est pas encore Quand je parle d’un lieu, c’est qu’il a disparu Quand je parle d’un homme, c’est qu’il est déjà mort Quand je parle du temps, c’est qu’il n’est déjà plus Parlons…