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First of all,
vous avez opté pour le mode « narrations expérimentales parallèles » que vous avez réussi à tenir 40 heures 12 minutes et 15 secondes ce qui est particulièrement remarquable.
Vous avez retenu le level « confirmé » qui convenait mieux à l'étendue de votre savoir empirique de hardgamer.
Vous avez piloté votre avatar 48 heures 45 minutes et 39 secondes au total dans le game. Vous avez battu le record des précédentes immersions narratives (IGC).
Félicitatiooons sujet Ulyss.
Le bug report indique qu'après 40 heures 12 minutes et 15 secondes vous avez enchevêtré les deux narrats.
Vous avez freezé engendrant un gameover 8 heures 33 minutes et 24 secondes plus tard.
Vous êtes allé très loin au cours de cette séance et avez su étirer la partie malgré le bug.
Ce qui en soit est une performance.
Nous avons appris beaucoup ces dernières 48 heures.

Néanmoins, vous avez perdu de nombreuses HP (health points) en choisissant de développer plus volontiers vos pulsions perverses sado-masochistes (PPSM) que les pérégrinations en mode gnognotte (PMG). Les autres s'étaient cantonnés jusqu'alors à des scénarios plus confort.

La complexité de votre récit a engendré une certaine frayeur distillée parmi les membres du staff, nous avons douté de votre capacité à maîtriser l'odyssée, et ce à plusieurs reprises.
Adrénaline et suspense nous ont tenus en éveil, pendant cette période de gestation in fabula dans le Métaverse.
Heureusement vous avez su redresser la barre et hack & slasher commodément les obstacles qui vous auraient laissé pour mort si vous n'aviez pas usé du mode « respawn » après chaque intervalle de vivisection, permettant une suspension volontaire d'incrédulité nécessaire à la poursuite de la chimère narrative en real time strategy.
Vous n'avez même pas souffert du mal de rez.
Bravo. Bravo. Vraiment.

Émilie Notéris, Cosmic Trip (IMHO, 2008, p. 103-104)

Même si je préfère les scénarios « en mode gnognotte », avec moins de sang sur les murs, ce Cosmic trip là est une expérience à faire absolument, pour le collage des images, des typographies, des citations littéraires, philosophiques, filmiques, le montage au scalpel, et surtout pour la langue novatrice et mordante.

Écrivaine et plasticienne, Émilie Notéris est née en 1978.
Elle fait partie de l’équipe de la revue Tina, a participé à Hoax (è®e, 2008) et codirigé avec Jérôme Schmidt J.G. Ballard, hautes altitudes (à paraître en novembre aux éditions è®e).

ses blogs :
Déco®actif
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