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Ce billet est le mille et unième publié sur ce blog, le plus souvent aux petites heures des nuits, en un peu plus de trois ans.

::: partant de ce fait à la recherche des Mille et une nuits en ligne, je m'aperçois que la traduction en français « des familles », celle de Galland, est la seule disponible, que ce soit dans Gallica 2 ou dans Google Books : voila qui aurait plu à Maman et me permet de citer Proust !

Comme jadis à Combray quand elle me donnait des livres pour ma fête, c'est en cachette, pour me faire une surprise, que ma mère me fit venir à la fois Les Mille et Une Nuits de Galland et Les Mille et Une Nuits de Mardrus. Mais après avoir jeté un coup d'œil sur les deux traductions, ma mère aurait bien voulu que je m'en tinsse à celle de Galland, tout en craignant de m'influencer à cause du respect qu'elle avait de la liberté intellectuelle, de la peur d'intervenir maladroitement dans la vie de ma pensée, et du sentiment qu'étant une femme, d'une part elle manquait, croyait-elle, de la compétence littéraire qu'il fallait, d'autre part elle ne devait pas juger d'après ce qui la choquait les lectures d'un jeune homme.

Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, À la recherche du temps perdu (Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, tome 3, p. 230)