lignes de fuite

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 24 septembre 2006

jeux de masques

Est à la mode le blog littéraire mystère : après l'auteur masqué, voici l'éditeur masqué … on peut également avec Berlol préférer le concombre.

mercredi 13 septembre 2006

contempler les nuages

nuages_700.jpg

Tandis que la rentrée littéraire bat son plein, tandis que Nisard (du moins son discours) progresse (Chevillard a raison !), je déserte et pars quelques jours contempler les nuages (non, Berlol, tu n'as pas le monopole des nuages!) au bord de la mer et sans ordinateur (mais pas sans livres !).

lundi 11 septembre 2006

plus jamais ?

En écoutant les journalistes, le philosophe Slavoj Zizek se pose quant à lui une autre question essentielle :

zizek_desert_reel2.jpg

Que penser alors de cette phrase dont l'écho se propage partout : « Rien ne sera plus jamais comme avant le 11 Septembre » ? Cette phrase, et c'est significatif, n'est jamais développée plus avant : c'est un geste vide qui essaie de dire quelque chose de « profond » sans vraiment savoir ce qu'il veut dire. « Vraiment ? », est-on tenté de répondre. Et si, précisément, rien d'épochal n'était arrivé le 11 Septembre ? Et si, comme semble le démontrer le regain massif du patriotisme américain, l'expérience bouleversante du 11 Septembre avait en dernière analyse servi de dispositif mis au service de l'hégémonie américaine visant un « retour à l'essentiel », nue réaffirmation de ses coordonnées idéologiques de base contre le mouvement antimondialiste et autres tentations critiques ? Je devrais peut-être préciser cette proposition en introduisant la temporalité du futur antérieur. Le 11 Septembre, l'occasion a été offerte aux États-Unis d'Amérique de comprendre de quel genre de monde ils faisaient partie. Ils auraient pu la saisir : il n'en a rien été. Ils ont choisi au contraire de réaffirmer leurs engagements idéologiques traditionnels, sans aucun sentiment de responsabilité ou de culpabilité à l'égard du tiers-monde paupérisé : nous sommes les victimes ! (p. 79)

L'alternative est donc la suivante : les Américains vont-ils décider de renforcer plus encore leur sphère ou prendre le risque d'en franchir les limites ? Soit l'Amérique va persister - jusqu'à radicaliser même l'attitude profondément immorale consistant à dire « Pourquoi cela devait-il nous arriver ? Ces choses-là n'arrivent pas chez nous ! » et redoubler d'agressivité à l'encontre du Dehors menaçant -, bref persister dans son passage à l'acte paranoïaque. Soit l'Amérique va finalement se risquer à franchir le pas, traverser l'écran fantasmatique qui la sépare du Monde du Dehors, assumer son appartenance au Monde Réel, opérant cette transition longtemps attendue de « Une chose pareille ne devrait pas arriver ici ! » à « Une chose pareille ne devrait arriver nulle part ! ». C'est la vraie leçon de ces attaques : la seule manière de s'assurer qu'elles ne se produiront plus ici consiste à empêcher qu'elles se produisent partout ailleurs. Bref, l'Amérique devrait apprendre humblement à accepter sa propre vulnérabilité. Et considérer le châtiment des responsables non comme une vengeance exaltante mais comme un triste devoir. Au lieu de cela, elle réaffirme puissamment son rôle de gendarme mondial, comme si les causes du ressentiment à son endroit ne provenaient pas de son excès mais de son manque de pouvoir. (p. 82-83)

Le même processus de déréalisation s'est poursuivi après l'effondrement du World Trade Center : quand bien même le nombre des victimes (trois mille) ne cessait d'être répété, il était frappant de constater la quasi-absence d'images du carnage humain qui avait eu lieu : ni corps démembrés, ni sang, ni visages désespérés de victimes en train de mourir... tout cela contrastant totalement avec la couverture médiatique des catastrophes du tiers-monde où toute la question consiste, au contraire, à faire un scoop de chaque détail macabre : les Somaliens affamés, les femmes bosniaques violées, les hommes égorgés. Ces plans sont toujours précédés d'un avertissement précisant que « ces images pourraient heurter la sensibilité des enfants » : avertissement que nous n'avons jamais vu dans les journaux rendant compte de l'effondrement du World Trade Center. N'est-ce pas une preuve supplémentaire de la manière dont, même dans ce moment tragique, la distance est maintenue entre eux et nous, entre leur réalité et la nôtre ? L'horreur réelle arrive là-bas et non ici. (p. 34-35)

matrix_desert_reel.jpg

Matrix (1999), le grand succès des frères Wachowski, a porté cette logique à son comble : la réalité matérielle dont nous faisons tous l'expérience et que nous avons sous les yeux n'est en fait qu'une réalité virtuelle générée et coordonnée par un énorme mégaordinateur auquel nous sommes tous reliés ; lorsque le héros (interprété par Keanu Reeves) se réveille dans la « vraie réalité », il ne voit plus qu'un paysage dévasté et recouvert de ruines calcinées : les restes de Chicago après une guerre planétaire. Morpheus, le chef de la résistance, lui réserve alors une salutation ironique : « Bienvenue dans le désert du réel. » Quelque chose du même ordre n'a-t-il pas eu lieu à New York le 11 Septembre ? Ses habitants ont été confrontés au « désert du réel ». Et, corrompus que nous sommes par Hollywood, le paysage et les images des tours qui s'effondraient ne pouvaient pas ne pas nous rappeler les scènes les plus haletantes des superproductions catastrophes. Lorsqu'on entend que ces attaques ont été un choc absolument inattendu, que l'Inimaginable, l'Impossible s'est produit, on devrait rappeler l'autre catastrophe inaugurale, celle du début du xxe siècle, le naufrage du Titanic. Là aussi ce fut un choc. Pourtant, la possibilité d'un tel événement avait déjà été envisagée par l'imaginaire idéologique, du fait que le Titanic était le symbole de la puissance de la civilisation industrielle du XIXe siècle. N'en va-t-il pas de même pour ces attaques ? Les médias ne nous ont pas seulement assommés sans répit avec les risques de menace terroriste, cette menace était libidinalement investie. Il suffit de se souvenir de toute une série de films, de New York 1997 à lndependence Day, pour comprendre la comparaison récurrente entre ces attaques terroristes et les films catastrophes hollywoodiens : l'impensable, qui a eu lieu, était un objet (le fantasme, et la plus grande surprise est qu'il soit arrivé à l'Amérique ce qu'elle fantasmait. Le dernier épisode de ce nouage entre Hollywood et la guerre contre le terrorisme s'est produit lorsque le Pentagone a décidé de faire appel à Hollywood. Au début du mois d'octobre 2001, la presse a signalé qu'un groupe de scénaristes et de réalisateurs de Hollywood, spécialistes des films catastrophes, avait été formé à l'initiative du Pentagone dans le but d'imaginer des scénarios possibles d'attaques terroristes ainsi que les moyens d'y remédier. Il semblerait d'ailleurs que cette collaboration se soit poursuivie : une série de rencontres entre les conseillers de la Maison Blanche et les producteurs de Hollywood ont eu lieu au début du mois de novembre 2001 afin de coordonner l'effort de guerre et de mettre au point la manière dont Hollywood pourrait aider la « guerre contre le terrorisme » en délivrant le bon message idéologique, non seulement aux Améri-cains mais aussi aux spectateurs du monde entier. Dernière preuve empirique que Hollywood fonctionne comme un «appareil idéologique d'État ». Il faudrait donc renverser la lecture classique selon laquelle l'effondrement du World Trade Center signifierait que le réel a fait intrusion dans notre sphère imaginaire et l'a fait éclater. Bien au contraire, c'est avant que le World Trade Center ne s'effondre que nous vivions dans une réalité sociale où nous ne percevions pas les horreurs du tiers-monde comme partie intégrante de la réalité (la nôtre) mais uniquement sous forme d'apparitions spectrales télévisées. Ce qui a eu lieu le 11 Septembre, c'est l'entrée de cet écran fantasmatique dans notre réalité. La réalité n'a pas fait irruption dans l'image : c'est l'image qui a fait irruption dans notre réalité (c'est-à-dire les coordonnées symboliques qui déterminent ce que nous percevons comme étant la réalité) et l'a fait éclater. Que la sortie de nombreux blockbusters comportant des scènes pouvant faire penser à l'effondrement du World Trade Center (immeubles en flammes, attaqués, actions terroristes...) ait été ajournée après le 11 Septembre (ou tout simplement que ces films aient été mis au placard) devrait être interprété comme la tentative de « refouler » l'arrière-plan fantasmatique sans lequel cet événement n'aurait pas eu une telle portée. Il ne s'agit pas ici de jouer le jeu pseudo-postmoderne qui réduirait l'effondrement des tours à un nouveau spectacle médiatique, à une variante catastrophique des snuff movies pornographiques ; non, la question que nous aurions dû nous poser en regardant les écrans de télévision le 11 Septembre est tout simplement celle-ci : où avons-nous déjà vu cela mille fois ? Que les attaques du 11 Septembre aient été la matière même des fantasmes populaires bien avant qu'elles n'aient vraiment eu lieu nous permet d'aborder un autre exemple illustrant la logique complexe des rêves. Il est facile d'expliquer que les pauvres du monde entier rêvent de devenir américains. Mais de quoi rêvent donc les riches Américains englués dans leur bien-être matériel ? D'une catastrophe globale qui mettrait leurs vies en morceaux. Pourquoi ? C'est ce dont s'occupe la psychanalyse : expliquer pourquoi, en dépit d'un bien-être matériel, nous sommes hantés par des visions cauchemardesques et catastrophiques. (p. 36-39)

Slavoj Zizek, Bienvenue dans le désert du réel (2002) (Flammarion, 2005)

je n'ai rien vu le 11 septembre

Tous les médias vont répétant : « vous vous souvenez certainement de ce que vous faisiez le 11 septembre 2001 quand vous avez vu s'effondrer les twin towers ».

Eh bien moi je n'ai rien vu le 11 septembre.

elafonissi.jpg

J'étais en vacances dans un coin un peu paumé tout à l'ouest de la Crête : le 11 septembre nous nous sommes baignés sur la plage d'Elafonissi, délicieuse avec son lagon et son sable rose puis nous sommes rentrés à notre camp de base, une location sans télé ni radio près de Falassarna ; le lendemain même type de programme ; et ce n'est que le 13 septembre, en téléphonant en France, que nous avons appris que le monde était en état de guerre ou quasi, ce qui sonnait étrange sur une plage délicieuse ; alors nous avons entr'aperçu quelques images sur les couvertures de la presse locale ou sur des écrans télés en passant devant des appartements aux fenêtres ouvertes ; et ce n'est que quelques jours plus tard encore, une fois rentrés à Paris, que nous avons pu (du?) voir les tours jumelles s'effondrer en boucle à la télévision.

Je me dis donc que dans le monde beaucoup d'hommes et de femmes - surtout parmi ceux qui ne sont pas des occidentaux surinformés - n'ont sans doute rien vu le 11 septembre.

samedi 9 septembre 2006

situation des esprits

televisionJe regarde sur un coin d'écran la première de l'émission littéraire de la nouvelle grille de France 2, animée par Guillaume Durand, intitulée Esprits libres et programmée à 23h40, en direct de chez Drouant (en attendant le Goncourt). Il y a sur la table de très joli petits umpc (ou archos?) noirs retransmettant l'émission (qui font trop moderne) et autour plein d'écrivains/critiques/éditeurs/présentateurs télé (cochez une ou plusieurs cases).

Éric Naulleau stigmatise (comme d'habitude) la pensée unique qui l'empêche (on voit ça) de dire du mal de Christine Angot. Il déplore l'irrésistible déclin de la littérature française. Il a aimé, toutefois, la haute tenue du livre dont on parle ensuite, forcément, du livre qu'il faut lire cette rentrée, vous savez celui d'un jeune auteur américain mais francophone qui n'a pas hésité à se mettre dans la peau d'un nazi et qui a rédigé son premier jet en quatre mois après quatre années de documentation ... on en parle de manière polémique, forcément, ça fait vendre ... puis on revient sur Christine Angot, et on se querelle un peu, aussi, mais moins (mauvais signe ça).

Je vais plutôt continuer la lecture de Démolir Nisard d'Éric Chevillard (Minuit, 2006) dont je reparlerai certainement. Son incipit n'est pas hors sujet :

Selon Désiré Nisard, la littérature française a entamé son irrésistible déclin dès la fin du XVIIe siècle et la mort de Bossuet, opinion qu'il énonce en 1853, c'est dire comme les choses ont dû se dégrader encore, c'est dire quelle aversion lui eût à coup sûr inspiré cet ouvrage, daté des premières années du XXIe siècle. Et certes, il ne sera pas écrit dans le style des classiques latins chers à son coeur, mais cette tare n'eût été que le prétexte allégué par ce faux jeton de Nisard pour justifier son dédain, nous ne sommes pas si naïfs. (p. 7)

vendredi 8 septembre 2006

juste dépanner

II - LYCÉE PUBLIC MIXTE- TERMINALE G3 - METZ 1978
J'ai dit littérature, ils ont répondu gestion-commerce. Pas assez douée pour la voie littéraire, il aurait fallu redoubler mais les parents ne veulent pas le redoublement puisque ce n'est pas obligé. Préparer un bac pour une fille d'ouvrier, c'est déjà bien et puis gestion-commerce, ça fait sérieux. On dirait presque un métier.
Et je me laisse convaincre. Aimer lire Kerouac et Miller ne fait pas de moi une littéraire. Trop de fautes dans mes dissertations. C'est inscrit au stylo rouge dans la marge : des idées, certes, mais que de fautes ! Ce mot de faute qui fait honte et me rappelle d'où je viens. Le père et la mère qui parlent mal le français. Famille qui ne semble pas venir d'un pays mais du plus sombre de la mine, là où le grand-père poussait les wagons. La pauvreté est une punition et moi je faute dans mes dissertations.
Terminale G3, un métier assuré après le bac. Secrétaire Commerciale, C'est déjà bien pour une fille d'ouvrier. Alors, j'essaie au début de faire bien, de travailler, d'écouter et de suivre, de faire commerce, de faire gestion. Mais dans la classe tout semble vouloir se passer ailleurs qu'au tableau, ailleurs que dans la bouche des enseignants qui souvent nous traitent de bons à rien, parce qu'on ne s'intéresse pas à la vie des entreprises, à la façon de rédiger un courrier, aux subtilités de la comptabilité. De notre vie détinitivement foutue si on persiste à mal faire. Et si certains élèves s'accrochent parce que ce serait bien le bac à la fin de l'année, on est dans une classe de bons à rien. Chaque jour, un prof pour nous le rappeler, pour le graver dans notre tête, pour nous le tatouer sur la peau. Bons à rien. De leur soulagement à se convaincre que c'est de notre faute. Notre faute. (...)

IV - ENTREPRISE D'IMPORTATION - MARSEILLE - BOUCHES-DU-RHôNE - SEPTEMBRE 1978 (...)
Dans les toilettes, je fume, assise sur le couvercle baissé des W.-C. Je fume et j'ai hâte d'être 17 heures. J'ai hâte de retrouver le soleil qui donne encore un air de vacances à la ville. J'ai hâte de marcher sur le vieux port, de voir la mer, de boire un verre on terrasse. Retrouver mon temps a moi, retrouver les bonnes raisons d'être là, à Marseille. L'usine de dattes pour dépanner. Juste dépanner.
Ma cigarette fumée jusqu'à la limite du filtre jaune, je retourne dans la grande salle active et constate que des barquettes vides ont été rajoutées aux miennes. Je comprends que l'une ou peut-être toutes les autres femmes ont profité de mon départ pour se décharger d'une partie des leurs. Je ne dis rien. Je ne sais pas ce que je pourrais dire. Je ne suis pas en colère, un peu triste. Je sais que je ne suis là que pour un mois au maximum. Après, une autre ville, un autre boulot pour dépanner. Marseille n'est pas la ville pour s'arrêter.
Elles, les femmes étrangères, ici pour la survie. Ici, parce qu'elles n'ont pas d'autre choix.
Je ne dis rien, je remplirai les barquettes que je pourrai. Et j'imagine que partout dans la ville portuaire, dans des hangars comme celui-ci, oui, un peu partout dans Marseille, on trie, on pèse, on emballe la cargaison des bateaux. Les fruits, les huiles, les piments, les épices, marchandises que l'on manipule jusqu'au dégoût. L'odeur qui s'infiltre par le nez, la bouche et la peau. L'odeur qui s'installe et chasse les rêves.

Fabienne Swiatly, Gagner sa vie (La fosse aux ours, 2006, p. 11-12 et 24-25)

jeudi 7 septembre 2006

ce qu'il en coûte

swialty_gagner_sa_vie.jpg

Gagner sa vie, publié par La fosse aux ours est un beau livre en forme de curriculum vitae : Fabienne Swiatly y invite, à travers 13 courts tableaux consacrés chacun à un travail différent, de l'emballage des dattes à l'atelier d'écriture, à « réfléchir à ce qu'il en coûte exactement de gagner sa vie » (ce sont les derniers mots du livre). Avec, en refrain, les instants volés dans chaque journée pour se retrouver soi-même et fumer dans les toilettes :

« Dédramatiser. Sauver sa peau. Interroger l'extérieur et mieux comprendre ce qui a empiété sur le faire ensemble.
Se détacher, se défaire. Fumer une dernière fois le dos à la porte du local, les yeux dans le vague. Souffler fort pour élargir la respiration. Aspirer, souffler et penser à demain. Fumer et réfléchir à ce qu’il en coûte exactement de gagner sa vie. » (p. 91-92)

Fabienne Swiatly est née en 1960 à Amnéville en Lorraine. Elle est membre du comité de rédaction de remue.net. Elle a aussi publié un recueil de poèmes, Stimmlos - Sans voix (En Forêt, 2006)

lauréats

PS : Il semble d'ailleurs, au vu de ses deux billets d'aujourd'hui, que le préfet maritime s'en amuse aussi, de la rentrée littéraire et du goncourt.

mercredi 6 septembre 2006

la snober

masaccio_expulsion_adam.jpg










Autre solution, la snober, la rentrée littéraire, et décréter une fois pour toute que tout livre dont tout le monde parle est forcément indigne d'intérêt ... mais on sait bien que ce n'est pas vrai ... et puis qui suis-je pour trancher ainsi ... et puis c'est amusant tout de même toute cette agitation ...

come parla


Parmi ceux qui peuvent l'avoir... Les Bienveillantes, premier roman de Jonathan Littell publié chez Gallimard.
Mais le tapage publicitaire dont ce livre fait l'objet dans tous les médias ne donne pas envie de le lire, pas plus que la façon très concertée dont sont diffusées des informations sur l'auteur, fils d'un écrivain à succès. Est symptômatique la façon, toute en chiffres, dont Livre Hebdo (1er septembre 2006, 655, p. 17) en parle, sous le titre « Un pavé dans la rentrée » :

900 pages, 1,120 kg et... 25 euros. Ce sont les mensurations, imposantes, du premier roman de Jonathan Littell, Les bienveillantes (Gallimard), qui secoue cette rentrée littéraire. Les 12000 exemplaires du premier tirage, dont 6000 ont été mis en place le 21 août. sont d'ores et déjà épuisés. Gallimard vient d'effectuer une première réimpression de 3000 exemplaires, et une seconde de 10000 arrive aujourd'hui chez les libraires. « Je présentais que le démarrage serait vif, mais je ne m'attendais pas à une telle vigueur », témoigne Philippe Le Tendre, directeur des ventes. Dès avant l'été, 300 libraires ont reçu un jeu d'épreuves reliées, accompagné d'une lettre de Richard Millet l'éditeur et premier lecteur du manuscrit signé Jean Petit, subterfuge derrière lequel s'est d'abord caché Jonathan, fils de Robert Littell, écrivain renommé de romans d'espionnage. « C'était un signe que l'éditeur croyait en ce livre et allait le soutenir » estime Emmanuel Favre qui dirige le rayon littérature chez Sauramps à Montpellier et en a commandé 30 exemplaires lors du premier passage du représentant, puis a doublé la mise juste avant la rentrée. Aujourd'hui, les 60 volumes ont été vendus, et le libraire en a recommandé 200.

à lire aussi (par exemple) :
- Nathalie Crom dans Télérama
- Michel Schneider dans Le Point
- le billet de Buzz littéraire.

mardi 5 septembre 2006

qui l'aura ?

Mardi 5 septembre : L' Académie Goncourt a publié sa première sélection pour le prix qui doit être décerné le lundi 6 novembre. Les deuxième et troisième sélections du Goncourt doivent être communiquées les 3 et 24 octobre.

Stéphane Audeguy : Fils unique (Gallimard)
Antoine Audouard : Un pont d'oiseaux (Gallimard)
Christophe Bataille : Quartier général du bruit (Grasset)
Jean-Eric Boulin : Supplément au roman national (Stock)
Alain Fleischer : L'Amant en culottes courtes (Seuil)
Nancy Huston : Lignes de faille (Actes Sud)
Gilles Lapouge : Le Bois des amoureux (Albin Michel)
Camille Laurens : Ni toi ni moi (POL)
Jonathan Littell : Les Bienveillantes (Gallimard)
Léonora Miano : Contour du jour qui vient (Plon)
Amélie Nothomb : Journal d'hirondelle (Albin Michel)
Olivier et Patrick Poivre d'Arvor : Disparaître (Gallimard)
Michel Schneider : Marilyn dernières séances (Grasset)
François Vallejo : Ouest (Vivianne Hamy)

lundi 4 septembre 2006

la condition littéraire

Pour rebondir sur le statut de l'auteur, on peut lire dans Télérama, l'entretien de Nathalie Crom avec Bernard Lahire, auteur de La Condition littéraire, La double vie des écrivains (La Découverte, 2006).

Cette enquête menée en collabration avec Géraldine Bois rappelle, au milieu de l'agitation des « professionnels du livre » engendrée par la rentrée littéraire, que ceux qui les écrivent, ces livres, sont dans une écrasante majorité des cas des « amateurs du livre », des intermittents obligés de faire autre chose « pour vivre ».

dimanche 3 septembre 2006

premier prix

Le premier des prix littéraires de cette rentrée, le prix du Roman Fnac, a été attribué le 31 août dernier à Laurent Mauvignier pour Dans la foule (Minuit, 2006)

Laurent Mauvignier, né en 1967, a déjà publié :
Loin d'eux (Minuit, 1999)
Apprendre à finir (Minuit, 2000) (Prix du Livre Inter)
Ceux d'à côté (Minuit, 2002)
Seuls (Minuit, 2004)
Le Lien (Minuit, 2005)

On peut lire
- l'avis enthousiaste du romancier Alain Mabanckou
- et celui de Christian Sauvage

samedi 2 septembre 2006

le statut de l'auteur

Pique-nique dans ma tête est un roman plus complexe que les deux précédents, Animos et Un monde cadeau (dont j'avais beaucoup aimé le côté ovni), notamment par les interrogations sur le statut de l'auteur qu'il met en scène de manière drôle et poignante : l'obligation de confidence faite à l'écrivain (en nos temps de surexposition de l'intime) ne va pas forcément de soi.

Vous voulez dire : l'état d'esprit du narrateur ? me demande Damiana Legowisko, son regard légèrement gauchi trahissant l'amorce d'une impatience contenue. Je pense alors à un lecteur. Un lecteur possible. Un lecteur que je n'atteindrai sans doute jamais. Je fixe mes mains sans répondre. Vous ne trouvez pas qu'un roman, je veux dire un vrai roman, devrait plus se préoccuper de l'état d'esprit du lecteur que celui du narrateur? finit par émettre cette jeune femme, avec une moue qui transforme son beau visage en face de goule frappée par les stigmates de

Écoutez, je ne suis sûr de rien, rétorqué-je fraîchement. Je vois bien que l'attention de Damiana amorce un déclin irrémédiable. Je le sens. Son pied droit s'agite continûment dans sa tong. Et puis ses yeux. Les yeux de Damiana. Aux reflets bleu vert. Damiana ou Tiphaine, peu importe. Des yeux couleur noisette. Couleur vert d'eau. Délicatement injectés. Comme des racines qui résistent au vent. Des yeux que ses paupières constrictives réduisent peu à peu. Des yeux qui détachent une à une leurs pattes du

Il y a le cri de ce petit garçon. Je ne sais pas pourquoi, mais il me redonne espoir. En même temps, dis-je, ce changement d'humeur du narrateur, il faudrait simplement trouver un moyen de. Je cherche un mot qui claque. Il faudrait trouver le moyen de le faire vivre au lecteur. Ah ? dit la jeune femme, fronçant ses beaux sourcils. Mais je vois bien que le cceur n'y est pas. Tout en Damiana respire l'espoir déçu : cette narine légèrement incurvée, ce mouvement nerveux de l'encolure, ce minuscule coup de genou dans le vide... Tout cela crée, je le sens bien, un vide dans l'espace du roman. Et cette façon de rejeter sans cesse ses cheveux en arrière. Avec un petit geste du pouce et de l'index : hop ! Un geste qui en dit long sur son état d'exaspération. Il faudrait qu'au moment où le texte dérape, le lecteur se sente lui-même déraper, poursuis-je, m'attachant à me retenir fortement à sa crinière. Ah ? émet-elle d'entre ses lèvres. Se grattant sans façon un coin du naseau. Du bout de l'ongle de l'auriculaire. Son nez, ses yeux. Ses antennes de chair retournant se loger dans sa tête. Un peu comme, vous savez, dans ce passage de

De Proust ? coupe-t-elle. Je crois un instant qu'elle va se lever et paf ! tout planter là. Oui, oui, dans ce passage de Proust où, comment dire, l'auteur, ou le narrateur si vous préférez, rejoint fugitivement le lecteur, comme si - Proust ce n'est pas un peu, intervient-elle. Mais je passe outre : Ce passage extraordinaire où le narrateur se dirige en - Je veux dire convoquer Proust, proteste-t-elle. Proust faut pas pousser mémé dans les

Mais je n'écoute pas : Le narrateur se dirige calèche vers un bled, Dumesnil, je crois. Et là : crac ! Il aperçoit trois arbres sur le bas-côté de la route. Trois arbres qu'il n'a jamais vus auparavant, mais dont l'aspect et l'ordonnancement lui paraissent si familiers, suscitent un lui un tel sentiment de réalité, si vous voulez, qu'il éprouve par contraste l'impression étrange d'avoir toujours vécu dans un univers de fiction, ce qui est un comble, quand on y songe. Pour un narrateur, je veux dire. Vous ne trouvez pas ? Ouais oh moi, répond Damiana. Mais je ne relève pas. Je suis tout à ma démonstration : Un peu, poursuit Proust par la voix de son narrateur, un peu comme lorsqu'on croit se réveiller d'un rêve en apercevant fortuitement un objet bien réel par-dessus le livre que l'on est en train de

Oh moi, vous savez, coupe Damiana, dont le pied clac clac clac bouge frénétiquement dans sa tong. Le réel, la fiction, poursuit-elle. La fiction du réel, surenchérit-elle. Le statut de l'auteur hein, ironise-t-elle. Clac clac clac. Je regarde son pied. Je ressens nettement l'effet d'un rétrécissement. Le point de vue du narrateur hein, moque-t-elle. Le le le point de vue du point de vue du narrateur hein, abîme-t-elle. Et Lycée de Versailles. Clac clac clac. La descente sur Hudimesnil. Tout ça. Clac clac clac. Tous les khâgneux de France et de Navarre font leur délice de cette. Clac clac clac. Je sens nettement l'effet d'un encerclement. De cette prise de tête. Clac clac clac. Quoique l'expression de « Pont aux ânes » soit plus juste. Je pose ma main sur le banc de pierre. Sans vouloir vous vexer, hein. Je pose l'autre main sur ce mur. Ce mur qui m'enserre. Ce mur qui m'étouffe. Je ne vous vexe pas en disant ça ? Je fixe mes chaussures. Vexé ? Moi ? Je sens que vont venir les toussotements. Les regards gênés. Allons, allons. Moi ? Vexé ? À mon âge ? Je sens qu'au bout du compte, Damiana me demandera Et à part ça, vous faites quoi dans la vie ? Et puis il y avait eu cette remarque de ma femme. Parce qu'à force de parler à tort et à travers, m'avait-elle dit un jour. À force de tourner sans cesse autour du

Ma femme, debout, au bout du jardin. Devisant avec ce type, là. Ce Verquin. Ce type tout sourire, qui me fusille du regard. Je ne vous ai pas vexé au moins? s'enquiert de nouveau Damiana Legowisko. Et son pied cesse brusquement de s'agiter. Moi? Vexé? Non non. Son pied qui se tord bizarrement dans sa tong. Bon. Parce que. Il ne faudrait pas que vous. J'insiste : Non non, au contraire. Bon, dit-elle, et à part ça, je veux dire à part vous passionner pour l'écriture, vous

D'un bond, je suis sur mes pieds. Je pointe mon doigt sur ma braguette. Je dis: Oh ! oh ! Je dis : C'est-à-dire que. J'esquisse un sourire douloureux : Je j'ai cette envie. Cette envie pressante. À force de parler, à force de te hausser hein, m'avait dit un jour ma femme. Ah bon, me répond Damiana Legowisko.

(…)

Pas seulement la volonté, continue imperturbablement ma femme. Le courage, évoque-t-elle. Le courage d'aller jusqu'au bout de

Dans ce roman, il y aurait cet enfant, dis-je. Cet enfant maigre. Ce petit szmugler. Il symboliserait en quelque sorte le fils que. Le fils que nous

Mais ma femme n'écoute pas. Bien plus que du courage, poursuit-elle. Une sincérité. Une sincérité vraie. L'honnêteté d'écrire quelque chose de vraiment personnel, insiste-t-elle, me regardant fixement. Comme on regarde un gosse. Un gosse un peu niais. Quelque chose qui te concerne. Quelque chose qui t'appartienne. D'un geste las, un geste que je connais bien, elle désigne la chemise cartonnée à la couverture jaune et les livres qui s'empilent à côté du lit : Pas un truc piqué à droite à gauche. Tes histoires de ghetto, là. De szmuglers. Tes histoires de pendus, de photographes - et je ne sais quoi d'autre. Des histoires volées. Des prétextes. Des échappatoires. Morbides en plus. Des histoires

Macabres ? Oui, macabres, répond ma femme. Et puis complaisantes en un sens, ajoute-t-elle. Contournées. Des prétextes, poursuit-elle. Des prétextes pour ne rien dire, des prétextes pour ne rien

Je veux m'insurger. Tout du moins protester. Il y aurait cette chose à dire au contraire, dis-je mollement. Un moment ou à un autre dans le roman, il y aurait cette chose à

Mais enfin quelle chose à dire ? s'écrie ma femme. Dire que tu as eu tort, c'est ça ? éclate-t-elle. Je sens nettement comme un encerclement. Dire que tu as eu tort d'insister pour que je le perde notre fils, c'est ça ? J'ai les tempes qui bourdonnent. C'EST ÇA ? hurle-t-elle. Je ne sais que répondre. Je suis pris de vertige.

Jean-François Paillard, Pique-nique dans ma tête (Rouergue, 2006, p. 105-108 et p. 215-216)

vendredi 1 septembre 2006

guide du 21e siècle

paillard_pique_nique.jpgParmi les auteurs invités par remue.net, Jean-François Paillard, qui a lu le premier chapitre de son roman qui vient de paraître : Pique-nique dans ma tête (Rouergue, 2006).

Jean-François Paillard est né le 18 mai 1961.
Après avoir travaillé en entreprise, il est aujourd'hui plasticien et journaliste indépendant.
Il a publié :

Animos® (Le Rouergue, 2000)
Guide du 21e siècle. In heaven : livre d'images (Tarente, 2000)
Guide du 21e siècle, 2. La vie rêvée : livre d'images (Tarente, 2002)
Un monde cadeau (Le Rouergue, 2003)
Duel : théâtre (Crater, 2004)
Guide du 21e siècle, 3. Plan masse : images et vidéo (Territoire3, 2006)

Les différents volumes du Guide du 21e siècle présentent les images et videos qui constituent l'univers graphique des romans de Jean-François Paillard. On peut avoir un aperçu de ce monde à la fois trop familier et très étrange sur son site Territoire3.

On trouve également en ligne un entretien avec Gaëlle Perret pour Ecrits-vains (2001).

jeudi 31 août 2006

ça s'écoute aussi

La littérature, ça s'écoute, aussi : en témoignent avec éclat les 5h de lectures de la fête de remue.net (au Théâtre ouvert, le 17 juin dernier : j'y étais!), dont une grande partie est maintenant disponible en ligne.

mercredi 30 août 2006

saloperie de corps

Un autre extrait pour faire bonne mesure : Rorty, le président détesté et craint, a aussi ses faiblesses :

(…) saloperie d'allergie aux acariens, tout cette vie invisible et moléculaire me révulse à un point, ah oui, penser à dire à Audrey de faire venir la femme de ménage deux fois par jour, il y avait une peluche sous le canapé du salon, ces cochonneries de poussière me fichent toujours une trouille bleue, surtout depuis que j'ai lu cet article sur les polluants retrouvés dans le sang de plusieurs députés britanniques ou européens, je ne sais plus, danger de mort des matériaux, danger de mort des animaux, dire que j'ai jamais pu aller sous les tropiques, peur de me faire piquer par toutes ces saloperies de bestioles, rejoindre Bart dans sa villa du Yucatàn à cause d'une crise d'angoisse, obligé de rebrousser chemin à l'aéroport en prétextant une sciatique, visions d'horreur de serpents, d'araignées qui me rentraient par la bouche, le nez, les oreilles, sueurs froides, intestins en feu, peur panique de gober des bactéries mortelles dès ma sortie d'avion, pourvu que personne ne vienne jamais à l'apprendre, je vois d'ici le sourire narquois des salariés, des concurrents, de l'international, des actionnaires et les encadrés assassins dans la presse professionnelle, la vérité révélée sur la phobie de Jean-François Rorty, président de l'agence KLF, il n'a jamais mis les pieds sous les tropiques parce que la peur des serpents et des araignées lui donne la colique, ça y est, je repense encore à Fischer, quelle horreur, ses yeux m'effraient, son autorité implacable me tétanise, je voudrais tant satisfaire chacune de ses demandes mais il place la barre trop haut, beaucoup trop haut, mon Dieu, comment peut-il être aussi fort et moi aussi faible, qu'il se montre intraitable et menaçant et je me disloque, m'éparpille en mille morceaux, agonisant de douleurs et d'envies suicidaires, qu'il me félicite je ne me sens plus toucher terre, des vibrations de reconnaissance me parcourent, je le trouve immensément beau, j'ai presque envie de me jeter à son cou et de l'embrasser, je suis divinement confus, aussi stupidement joyeux que la fillette à qui la maîtresse vient de remettre un bon point (…) au secours, je ne vois plus rien, sauf l'horreur de Fischer, les intestins, encore et toujours ces foutus intestins, saloperie de corps, tas de chair avariée, pourriture parmi les pourritures, je ne vais pas couper à un aller-retour illico presto dans les toilettes, saloperies d'organes, machines à merde, réservoirs à fiente et à bactéries, vive le futur, vive la prophylaxie, la prothétique et les matériaux intelligents, tiens, en voilà une idée de livre, L'Adieu au corps en beauté, écrire L'Adieu au corps, zut, cela a déjà été écrit par je ne sais plus quel anthropologue, qu'importe, exalter la splendeur des mondes futurs et devenir le Aldous Huxley des années 2000, Le Meilleur des mondes est à notre portée, je me charge de le décrire, je suis un grand visionnaire. (…)

Laurent Quintreau, Marge brute (Denoël, 2006, p. 89-92)

une autre technique

quintreau_marge_brute.gif... consiste à lire les livres : 457 romans français pour cette rentrée ! Parmi eux 97 premiers romans, dont, rituellement, j’essaie d'ajouter chaque année les auteurs (débutants d’un bal plus ou moins brillant) dans l’index de labyrinthe, en espérant qu’ils auront l’opportunité de publier un deuxième roman.

Le premier « premier roman » lu cette année - Marge brute de Laurent Quintreau (Denoël, 2006) - m'a séduite. Il donne à lire les monologues intérieurs très habilement juxtaposés de 11 cadres d'une multinationale réunis entre 11h et 13h pour parler marge brute, dégraissages et licenciements. Tragiquement drôles, ces points de vue très contrastés offrent un concentré des jeux de rôles destructeurs produits par le monde du travail et les positions hiérarchiques.

Le récit, très construit, est placé sous le signe de La Divine Comédie de Dante et découpé en 11 chapitres : les neuf cercles de l’Enfer (les monologues intérieurs de neuf des participants), le Purgatoire (celui d’un jeune employé, encore plein d’illusions), et le Paradis (monologue du petit dernier qui sera viré à la fin de sa période d'essai, que tous prennent pour un doux dingue, et qui, bien sûr, se nomme Alighieri).

Laurent Quintreau (nous dit la notice de son éditeur, qui propose également en ligne un long extrait, le début du premier chapitre) « est l’un des membres fondateurs de la Revue Perpendiculaire, qui anima la scène littéraire de la fin des années 90. Chroniqueur pour différentes revues, auteur de théâtre, il est aujourd’hui salarié d’une grande entreprise de communication et syndicaliste. »

D'ailleurs son syndicat signale le roman et lui-même déclare : « Je suis cadre et syndiqué » dans le Journal du Mangement.

mardi 29 août 2006

si on préfère le buzz

... il est aussi possible de suivre le feuilleton de la rentrée au fil de divers blogs, par exemple :

- Buzz littéraire
- Les Blogauteurs

- La République des livres de Pierre Assouline
- Rebuts de presse de Didier Jacob

sans oublier les blogs du site Livre Hebdo.

lundi 28 août 2006

tumulte

tumulte.jpg



Les piles de livres et les cartons envahissent les librairies et il faut tout de même se résoudre à parler de ce phénomène certes un peu déprimant mais excitant tout de même qu'est le tumulte de la rentrée littéraire.

Un bon guide pour ne pas se perdre dans les piles est François Bon, dont les propositions de lecture riches en liens sont publiées par le site remue.net (dont il fut le créateur).

Son livre Tumulte (qui est né en ligne) forme d'ailleurs l'une des piles les plus recommandables de cette rentrée.

- page 56 de 57 -