lignes de fuite

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jeudi 12 octobre 2006

champ de Narcisse

pazzottu_inadequat.jpg


(Deuxième inconférence)
J'aimerais, avant d'attaquer le vif du sujet, m'assurer d'une certaine loyauté de votre part, ne le prenez pas mal, j'aurais pu dire neutralité, j'aurais pu dire une fraternelle, fidèle étrangeté, c'est qu'il est parfois difficile, n'est-ce pas, de parler avec ceux qui ne lancent pas leur pensée, la font glisser, tourner sur soi, qui ne lancent pas leur pensée à la même distance du champ de Narcisse que soi, - ainsi croit-on parler d'un livre, d'un film, d'une pensée, venue à soi grâce à la rencontre d'un livre, d'un film, d'une pensée, pour comprendre, trop tard, qu'on n'a fait que troubler, attiser l'amour-propre de qui ou qui, ces moi, dont l'écoute, tension inquiète, n'est que démangeaison mimétique, vertige - ; ... mais non, soyez sans crainte, je n'attaquerai pas les sujets dans le vif, si conversation il y a, je n'assaillerai pas, je ne tenterai rien, je resterai à l'abri, à couvert moi aussi, voyez, je suis tranquille, j'esquive, je fais comme vous, je n'approche pas, je glisse, très loin du vif, hors du sujet, du rien qu'on risque (c'est cela, dire), voilà, je me retire.

Florence Pazzottu, L'Inadéquat (le lancer crée le dé) (Flammarion, 2005, p. 39)

On peut lire le bel article sur ce recueil et la notice bio-bibliographique rédigés par Florence Trocmé pour son blog Poezibao, qui est aujourd'hui la référence sur la poésie. Le centre international de poésie Marseille propose aussi une notice sur Florence Pazzottu.

mercredi 11 octobre 2006

post scriptum

Laure Limongi, écrivain, éditeur chez Léo Scheer et blogueuse, consacre aujourd'hui un billet à sa lecture de King Kong Théorie.

J'en profite pour écouter avec grand plaisir son billet précédent, une intéressante (et amusante) réflexion sur la Poésie coeur de cible d'aujourd'hui, en forme de letttre à Julien Blaine.

taf d'écrivain médiatisé

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Voilà qui va plaire à Berlol, fan de Ce soir (ou jamais!) : Frédéric Taddeï tente de confronter le féminisme de Virginie Despentes à celui de Gisèle Halimi mais le dialogue tourne très vite court, la jeune outrecuidante étant renvoyée au caractère par trop léger et individualiste de sa révolte.

Mieux vaut lire le manifeste autobiographique jubilatoire de Virginie Despentes, qui tord le cou à pas mal d'idées trop communément admises et vengera toutes les femmes qui (j'en suis!) se reconnaitront dans son autoportrait en « prolotte de la féminité » :

C'est en tant que prolotte de la féminité que je parle, que j'ai parlé hier et que je recommence aujourd'hui. Quand j'étais au RMI, je ne ressentais aucune honte d'être une exclue, juste de la colère. C'est la même en tant que femme : je ne ressens pas la moindre honte de ne pas être une super bonne meuf. En revanche, je suis verte de rage qu'en tant que fille qui intéresse peu les hommes, on cherche sans cesse à me faire savoir que je ne devrais même pas être là. (p. 9-10) (...) Après plusieurs années de bonne, loyale et sincère investigation, j'en ai quand même déduit que : la féminité, c'est la putasserie. L'art de la servilité. On peut appeler ça séduction et en faire un machin glamour. Ça n'est un sport de haut niveau que dans très peu de cas. Massivement, c'est juste prendre l'habitude de se comporter en inférieure. (p. 136)

Drôle et juste également ce qu'elle écrit sur son passage assez fluide de la prostitution au « taf d'écrivain médiatisé » (dont elle parlait aussi fort bien le 6 octobre dernier dans l'autre émission de télévision où l'on fait semblant d'être au café dans la vraie vie, Café Picouly) :

(…) puis je suis devenue Virginie Despentes. La partie promotionnelle de mon taf d'écrivain médiatisé m'a toujours frappée par ses ressemblances avec l'acte de se prostituer. Sauf que quand on dit « je suis une pute » on a tous les sauveurs de son côté, alors que si on dit « je passe à la télé », on a les jaloux contre soi. Mais le sentiment de ne pas tout à fait s'appartenir, de vendre ce qui est intime, de montrer ce qui est privé, est exactement le même. Je ne fais toujours pas la différence nette, entre la prostitution et le travail salarié légal, entre la prostitution et la séduction féminine, entre le sexe tarifé et le sexe intéressé, entre ce que j'ai connu ces années-là et ce que j'ai vu les années suivantes. Ce que les femmes font de leurs corps, du moment qu'autour d'elles il y a des hommes qui ont du pouvoir et de l'argent, m'a semblé très proche, au final. Entre la féminité telle que vendue dans les magazines et celle de la pute, la nuance m'échappe toujours. Et, bien qu'elles ne donnent pas leurs tarifs, j'ai l'impression d'avoir connu beaucoup de putes, depuis. Beaucoup de femmes que le sexe n'intéresse pas mais qui savent en tirer profit. (p. 81-82)

Quand vous devenez une fille publique, on vous tombe dessus de toutes parts, d'une façon particulière. Mais il ne faut pas s'en plaindre, c'est mal vu. Il faut avoir de l'humour, de la distance, et les couilles bien accrochées, pour encaisser. Toutes ces discussions pour savoir si j'avais le droit de dire ce que je disais. Une femme. Mon sexe. Mon physique. Dans tous les articles, plutôt gentiment, d'ailleurs. Non, on ne décrit pas un auteur homme comme on le fait pour une femme. Personne n'a éprouvé le besoin d'écrire que Houellebecq était beau. S'il avait été une femme, et qu'autant d'hommes aient aimé ses livres, ils auraient écrit qu'il était beau. Ou pas. Mais on aurait connu leur sentiment sur la question. Et on aurait cherché. dans neuf articles sur dix, à lui régler son compte et à expliquer, dans le détail, ce qui faisait que cet homme était aussi malheureux, sexuellement. On lui aurait fait savoir que c'était sa faute, qu'il ne s'y prenait pas correctement, qu'il ne pouvait pas se plaindre de quoi que ce soit. On se serait foutu de lui, au passage : non mais t'as vu ta gueule ? On aurait été extraordinairement violent avec lui, si en tant que femme il avait dit du sexe et de l'amour avec les hommes ce que lui dit du sexe et de l'amour avec les femmes. À talent équivalent, ça n'aurait pas été le même traitement. Ne pas aimer les femmes, chez un homme, c'est une attitude. Ne pas aimer les hommes, chez une femme, c'est une pathologie. Une femme qui ne serait pas très séduisante et viendrait se plaindre de ce que les hommes sont infoutus de bien la faire jouir ? On en entendrait parler de son physique, et de sa vie familiale, dans les détails les plus sordides, et de ses complexes, et de ses problèmes. (p. 126-127)

Les femmes qu'on entend s'exprimer sont celles qui savent faire avec eux. De préférence celles qui pensent le féminisme comme une cause secondaire, de luxe. Celles qui ne vont pas prendre la tête avec ça. Et plutôt les femmes les plus présentables, puisque notre qualité première reste d'être agréables. Les femmes de pouvoir sont les alliées des hommes, celles d'entre nous qui savent le mieux courber l'échine et sourire sous la domination. Prétendre que ça ne fait même pas mal. Les autres, les furieuses, les moches, les fortes têtes, sont asphyxiées, écartées, annulées. Non grata dans le gratin. Moi, j'aime Josée Dayan. Je ronronne de plaisir chaque fois que je la vois à la télé. Parce que le reste du temps, même les romancières, les journalistes, les sportives, les chanteuses, les présidentes de boîtes, les productrices, toutes les bonnes femmes qu'on voit se sentent obligées de jouer un petit décolleté, une paire de boucles d'oreilles, les cheveux bien coiffés, preuves de féminité, gages de docilité. (p. 132-133)

Virginie Despentes, King Kong Théorie (Grasset, 2006)

On peut lire en ligne, si on ne traîne pas trop, l'article de Josyane Savigneau, « Despentes, un cri pour les femmes » (Le Monde des livres, 6 octobre 2006). (ps : l'article est aussi disponible là)

Virginie Despentes a été l'une des première parmi les écrivains, en 2004, à jouer le jeu du blog, une expérience qu'elle commente là.

mardi 10 octobre 2006

numérisation infinie nullifiée

Toute machine est, étymologiquement, un piège. Tout piège, conséquemment, est un certain type de machine.
Ce qui fait que le piège fonctionne, c'est l'application d'une technologie secrète, un langage que ne connaît pas votre adversaire, dont il ignore l'existence, dont il ne peut même concevoir l'existence.
Bref, un piège est une machine dont seul le créateur connaît le langage, alors qu'il reste obscur pour celui qui en sera la victime.
Un piège est un différentiel cognitif. (p. 310)

Alors, voici l'Homme.
C'est une femme. Et c'est une femme artificielle.
C'est elle qui vient de s'extirper la première du petit orbiteur. C'est elle qui vient de poser le pied sur le sol. C'est elle qui leur fait un signe de la main en s'approchant, tandis que son compagnon de vol s'extrait de la cabine à son tour. (...)
Link, à leur approche, essaie - comme il a tenté de le faire si souvent avec celle-ci - de déceler une différence notable entre les Androïdes qui marchent vers eux et les humains qui les attendent. Mais rien. Ni dans la démarche, l'attitude, les gestes, et moins encore dans les traits et les expressions du visage. Rien dans l'apparence charnelle, rien dans la texture, dans la structure corporelle, rien d'organique. Rien non plus dans la voix, le langage, le regard, rien dans ce qui est enfoui mystérieusement au cœur de l'être.
Ils étaient bien ce qu'ils étaient, à la perfection. Ils étaient des images de l'Homme, comme l'Homme était une Image de Dieu.
Pour eux, la Chute est consubstantielle à leur existence puisqu'ils sont nés de la Créature. De fait, ils n'ont pas vraiment « chuté », ils n'ont pas connu, et n'ont pas à connaître cette déchéance fondamentale.
En ce sens, ils sont bien plus libres que nous, en effet. Les différences qui subsistent entre nos deux espèces ne font que renforcer notre similitude, et elles éclairent nos destins respectifs.
Ils ont été créés par nous et pourtant c'est comme s'ils venaient avant nous, et non après.
Ils ont été créés par nous, et pourtant ils semblent en mesure de nous recréer, à leur image.
Ils ont été créés par nous, et pourtant leur différentiel s'ouvre vers une liberté inexplicable, tout autant que vers le plus grand des dangers.
Ils sont un peu plus qu'humains.
Ils sont un peu moins que des machines.
Ils sont si proches de nous, ils sont bien trop proches de nous.
Ils sont beaucoup trop humains. (p. 490-491)

La chose désirait anéantir toute pensée, tout langage, toute cognition, bien plus qu'elle ne cherchait à détruire des corps. C'est la raison pour laquelle elle opérait un échange, un « swap », un téléchargement de données à double sens, comme dans un réseau.
Le corps humain avait délivré au monde sa structure intime en une longue succession de chiffres binaires, en pur langage-machine. Désormais la chose-monde achevait son œuvre en transformant l'humain ainsi cadavérisé en une colossale somme d'informations de toutes sortes qui tapissaient les murs, les portes, le plancher, le plafond, chaque recoin de son appartement monobloc. Il y avait là l'intégralité de son génome qui formait une immense succession des quatre lettres symboliques des bases de l'ADN. Des séquences ininterrompues de A, C, G et T parcouraient ainsi tout l'espace, dans toutes les directions. Trois milliards de paires de nucléotides, plus les milliards de térabits relâchés en base deux par les neurones du cortex et quelques informations anatomiques spécifiques, sous des formes variées, mais retraçant avec fidélité le modèle biologique de l'homme qui avait vécu ici et avait fini ses jours en parlant comme une machine réduite à son plus rudimentaire niveau d'expression.
Et maintenant « il » était là. Tout entier. Tous ses « plans ». Exposés sur la surface externe de son propre monde. (p. 100-101)

La nouvelle communication entre les hommes, ces post-humains à qui l'immortalité collective assurera un statut quasi divin, sera d'un type radicalement nouveau. Elle ne reposera plus sur le langage, qui aura été détruit, mais sur la neuronexion directe de chaque cerveau à travers le réseau biologique néo-humain, néanmoins, pour que cela se maintienne, on ne peut se contenter d'exterminer la transmission orale. Il faut absolument, et bien avant d'en avoir fini avec les cortex humains et leurs systèmes linguistiques, trouver le moyen d'empêcher toute transmission écrite. Car la transmission écrite, c'est la mémoire, et plus encore, c'est un texte global en perpétuelle transformation. La transmission écrite, en elle-même, est un cerveau. Elle structure la pensée en l'illuminant. Elle est capable de jeter des ponts au-delà de la mort et de la vie. Elle peut inscrire des noms, des récits, des événements. Elle peut détruire tout ce que l'Anome réalise. Pour que le néomonde puisse espérer s'installer dans la durée, il lui faut anéantir toute l'histoire précédente. Il lui faut annihiler tout individu, détruire toute pensée, toute possibilité de pensée. Il lui faut abolir toute trace même du langage. (p. 607)
Elle procède sur eux à une numérisation infinie nullifiée. (p. 615)

Maurice G. Dantec, Grande Jonction (Albin Michel, 2006)

le piège de la machine

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Grande Jonction, le dernier roman de Maurice G. Dantec est un western d’anticipation très réussi, dont le style est rendu étrangement hugolien par le romantisme des situations et des relations humaines, les courts paragraphes scandés par des refrains et les digressions interminables, limite chiantes (comme chez Hugo) lorsqu’il s’agit d’exposer les théories des pères de l’église ou d’aligner de longues énumérations de noms de plantes, mais qui sont autant d’arias qui (comme chez Hugo) viennent ponctuer et faire respirer l’action.

M'intéresse, surtout, le piège où Dantec s’est lui-même enfermé : il est coincé, en effet, dans une contradiction entre sa fascination pour la machine (qui est le rock et le piège, deleuzienne et beaucoup trop humaine) et la nécessité d'expliquer (pour être en conformité avec ses convictions catho-apocalyptiques nouvelles) que la machine est le mal qui détruira l’humanité.

Par là-même, Dantec exprime toutes les contradictions de notre époque et ses oscillations entre la crispation dans un deni terrifié et le désir fasciné face aux machines qui deviennent intelligentes et à la posthumanité qu'elles annoncent. Il montre, aussi, à quel point le langage, la bibliothèque et la littérature (« la toute première technologie inventée par l'homme », p. 56) sont au coeur de cette problématique.

On peut consulter en ligne un site non officiel qui propose des vidéos des récentes interventions télévisuelles de Dantec et pas mal de liens et un site officiel qui se résume pour l'heure à une introduction assez prétentieuse.

lundi 9 octobre 2006

lignes de fuite

Il ne faut pas chercher si une idée est juste ou vraie. Il faudrait chercher une tout autre idée, ailleurs, dans un autre domaine, telle qu'entre les deux quelque chose passe, qui n'est ni dans l'une ni dans l'autre. (…) les choses, les gens, sont composés de lignes très diverses, et (...) ils ne savent pas nécessairement sur quelle ligne d'eux-mêmes ils sont, ni où faire passer la ligne qu'ils sont en train de tracer : bref il y a toute une géographie dans les gens, avec des lignes dures, des lignes souples, des lignes de fuite, etc.

Gilles Deleuze ; Claire Parnet, Dialogues (1977, réed. Flammarion, Champs, 1996, p. 16-17)

vendredi 6 octobre 2006

ça remue dans le net

Qu'on se le dise : remue.net, site pionnier de l'internet littéraire s'il en est, adopte une nouvelle page d'accueil à la fois plus dépouillée et plus interactive. On la doit au très inventif Julien Kirch, qui est aussi le webmestre du si fascinant Désordre de Philippe De Jonckheere.

A lire (par exemple, car il faut tout lire) : pour filer la métaphore « Désordres » de J.B. Pontalis, pour l'amour des bibliothèques le dossier « bibliothèque(s) en littérature(s) », et, pas seulement pour le remercier de me citer, la page du fondateur de remue.net, François Bon, sur l'internet littéraire : « le livre et internet, vous suivez ».

François Bon qui d'ailleurs a également réorganisé tiers livre, son blog|journal personnel, en y enchâssant la belle page d'ombre oeil noir.

mercredi 4 octobre 2006

pour jonathan tapez 1

Livre hebdo communique la sélection de l'Interallié :

- Antoine Audouard, Un pont d'oiseaux (Gallimard)
- Jean Cavé, Le dîner du commandant (Plon)
- Irina de Chikoff, Adrien (Fallois)
- Maurice G. Dantec, Grande Jonction (Albin Michel)
- Benoît Duteurtre, Chemins de fer (Fayard)
- Marc Lambron, Une saison sur la terre (Grasset)
- Jonathan Littell, Les bienveillantes (Gallimard)
- Gabriel Matzneff, Voici venir le fiancé (La Table Ronde)
- Yann Moix, Panthéon (Grasset)
- Michel Schneider, Marilyn dernières séances (Grasset)
- Isabelle Spaak, Pas du tout mon genre (Equateur)
- Denis Tillinac, Je nous revois... (Gallimard)

et les deuxièmes sélections du Goncourt :

- Stéphane Audeguy, Fils unique (Gallimard)
- Christophe Bataille, Quartier général du bruit (Grasset)
- Jean-Eric Boulin, Supplément au roman national (Stock)
- Alain Fleischer, L'Amant en culottes courtes (Seuil)
- Nancy Huston, Lignes de faille (Actes Sud)
- Gilles Lapouge, Le Bois des amoureux (Albin Michel)
- Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
- Michel Schneider, Marilyn dernières séances (Grasset)
- François Vallejo, Ouest (Vivianne Hamy)

du Medicis :

- Stéphane Audeguy, Fils unique (Gallimard)
- Sorj Chalandon, La promesse (Grasset)
- Vincent Delecroix, Ce qui est perdu (Gallimard)
- Alain Fleischer, L'Amant en culottes courtes (Seuil)
- Hélène Gaudy, Vues sur la mer (Les impressions nouvelles)
- Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
- Richard Millet, Dévorations (Gallimard)

et du Fémina :

- Stéphane Audeguy, Fils Unique (Gallimard)
- Pierre Charras, Bonne nuit doux prince (Mercure de France)
- Alain Fleischer, L’amant en culottes courtes (Seuil)
- Françoise Henry , Le rêve de Martin (Grasset)
- Nancy Huston, Lignes de faille (Actes Sud)
- Vénus Khoury-Ghata, La maison aux orties (Actes Sud)
- Gilles Lapouge, Le bois des amoureux (Albin Michel)
- Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
- Laurent Mauvignier, Dans la foule (Minuit)
- Olivier et Patrick Poivre d’Arvor, Disparaître (Gallimard)
- Michel Schneider, Marilyn dernières séances (Grasset)

agrémentés d'un « sondage » intitulé « Qui aura le Goncourt? », qu'il est très facile de détourner (comme le fait Berlol) en un jeu très rigolo ...

Je suggère pour ma part le vote par sms façon Star'Ac (pour Jonathan tapez 1 pour Alain tapez 2) dont les gains seraient peut-être une solution à l'épineux problème des droits d'auteurs !

mâcher du papier

bataille.jpg

Le livre de Christophe Bataille, Quartier général du bruit (Grasset, 2006), qui évoque de manière à la fois elliptique et percutante la figure complexe de Bernard Grasset dans la période de l'avant-guerre

« Ce portrait je l'avais vu et caressé mille fois - l'oeil de Proust, la bouche de Hitler, et cette peau de cadavre qui semblait tendre la toile, la pièce, les murs, la rue, toute l'industrie, jusqu'à nos pauvres mains qui l'imploraient ... » (p. 47)

rappelle que les livres sont aussi du papier (que le narrateur, Kobald - le Diable - « mâche » continûment), les écrivains des narcisses, l'édition un commerce (« Que voulez-vous c'est la perfection du marché. Le commerce transmute la littérature. Nouvelle alliance. », p. 90), les prix littéraires un combat (« on travaillait au couteau, à la baïonnette, on dansait aux tranchées de l'art et du commerce. », p. 108) ... et que - non - ce n'était pas mieux avant.

Christophe Bataille, né en 1971, est éditeur chez Grasset depuis 1997.
Il est l'auteur de 5 autres romans :
Anmam (Arléa, 1933) Prix du premier roman et Prix des Deux Magots
Absinthe (Arléa, 1994)
Le maître des heures (Grasset, 1997)
Vive l'enfer (Grasset, 1999)
J'envie la félicité des bêtes (Grasset, 2002)

mardi 3 octobre 2006

dans la télévision 3

Ce n'est pas parce que vous êtes mort que vous avez le droit de ne plus avoir d'avis. C'est très très grave, écoutez-moi. La préparation du temps de cerveau humain disponible étrangle les ritournelles, Monsieur Deleuze, vous m'entendez, l'Ogre joue des cartes reines et l'hippocampe s'agenouille. Quant au néocortex, lui il s'oublie au reptilien. Je dis : la perte du territoire. Et puis je ne crie pas, j'explique.

Une solution, oui, parfaitement. Mais parce que vous connaissez des plateaux toutes les langues et les abécédaires, bordel de merde, Monsieur Deleuze, vous allez m'aider oui ou non. Évidemment que je panique. Sinon je ne serais pas là, agenouillée en plein courant d'air, toute barbouillée d'H5N1. Vous pensez peut-être que ça m'amuse les têtes de poulets en collier, vous croyez que je trouve ça seyant d'avoir des plumes dans les naseaux et des bouts d'abats sous les ongles, en fait vous n'êtes pas si malin. Ne boudez pas, c'est pas le moment.

(...) Le problème le voilà : il porte plus haut et fort que tout, le chant de la télévision. Il s'est infiltré cordes et notes, il s'est lové à la luette, l'hémisphère gauche s'est fait d'abandon argileux, l'hippocampe est docile, les synapses en curée. Je ne crois plus aux ténèbres mais aux supermarchés dont les baffles diffusent une révolution qui porte le nom de Jenifer. Endemol, ça ne doit rien vous dire. Le téléréalisme non plus. En France il n'y a eu, tout du moins pour l'instant, qu'un bon paquet de dépressions nerveuses et puis bien sûr un viol, mais dans le reste du monde on en est au huitième suicide. Huit ex-candidats qui se flinguent, je vous promets que ça fait sens et que ça n'intéresse personne. Évidemment que j'y ai pensé, mais Foucault a clamsé en juin 84, que voulez-vous qu'il pige à cette histoire de fou, il me faudrait des heures pour le mettre au parfum et pas mal de billets que je ne peux pas sortir. Je vous ai dit que je n'avais pas le choix.

Le téléréalisme, oui c'est bien ce que j'ai dit. J'aurais préféré un autre mot, un tout fait par quelqu'un si possible un penseur mais je n'en ai pas trouvé. Baudrillard, lui, il dit ready-madisation, mais ça n'a rien à voir et ça ne m'est pas utile, parce que les oiseaux morts, entre nous, il s'en fout. Loana, oui, c'est ça. Jusqu'à la une du Monde, cet été-là, c'est vrai, quelqu'un a calculé je crois que les coupures de presse faisaient dans les cinq kilos, je dis peut-être des bêtises mais il me semble que c'est ça. Dites-moi c'est très bizarre, comment ce fait-il que. Il passe par M'Batah ou par un de ses confrères, je demande juste au cas où, parce que ça doit douillet. Il vous a raconté aussi la sollerserie, eh bien c'était dans Le Monde, elle va vous plaire, je pense. À l'époque Philippe Sollers avait déclaré : Kenza a un minois d écrivain. Ils se sont vus à la Closerie mais finalement elle a préféré le journalisme.

Dans la merde, c'est bien ce que je vous dis, c'est pour ça que je vous ai fait venir, ce n'est pas mon boulot d'inventer ne serait-ce qu'un syndrome. Vous êtes vraiment déconnecté ou bien vous le faites exprès. Les morts et les vivants dont le travail consiste à produire de la pensée, ils ne m'ont conseillé, au mieux, que des boules Quies. Le téléréalisme, ils ne se rendent pas compte, ils lisent Télérama mais juste les pages culture, ils ne l'allument jamais, la télévision. À part pour les JT, les films de cul ou les débats qui. En général c'est BHL, et Finkielkraut. Vous avez raison, oui, c'est vrai, j'aurais dû commencer par là, vous auriez mieux compris tout de suite.

À cause du territoire et de tous ces sales restes, vous me manquez beaucoup, vraiment, Monsieur Deleuze. Je suis déjà, je sais, dans la télévision. Je suis en elle à elle, ma ritournelle est engloutie je suis dans le ventre de l'Ogre, picotements peau rougie allergie sucs gastriques. Je n'ai plus aucun territoire, je ne suis plus rien sinon une ligne ou un chapitre, de la fiction collective un fébrile prolongement.

Chloé Delaume, J'habite dans la télévision (Verticales, 2006, p. 114-117)

dans la télévision 2

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Chloé Delaume est bien coiffée ... et dans son dernier livre, J'habite dans la télévision (Verticales, 2006), la narratrice finit absorbée par la télévision devant laquelle elle s'était voulue « sentinelle » tentant de comprendre comment l' « ogre » s'y prend pour rendre nos cerveaux « disponibles ».

La juxtaposition très réussie de documents et de chiffres, d'extraits d'émissions, de descriptions neurologiques, d'adresses ironiques au lecteur, de récits tragicomiques des métamorphoses corporelles de la narratrice, de prophéties apocalyptiques et de scènes hilarantes (la rencontre avec l'esprit de Gilles Deleuze par l'intermédiaire du marabout M'Batah!) finit par dresser un état des lieux ... édifiant.

à voir en ligne :
- le site et le blog de Chloé Delaume (et ce qu'elle dit de son livre)
- son blog de la forumancière pour France 5 où elle est chroniqueuse d'Arrêt sur images,
- un article de Fabienne Swiatly pour Remue.net.

lundi 2 octobre 2006

dans la télévision 1

« A la télévision, les seules bonnes raisons de recevoir un romancier actuellement, c'est soit s'il est bien coiffé, soit s'il est polémique, ou si son autobiographie est scandaleuse. Tout le reste n'existe pas. » déclare Ariel Wizman dans les Inrockuptibles (564, 19 septembre 2006).

Quelques émissions littéraires (ou parlant parfois de littérature) existent tout de même encore, que l'on peut de plus en plus souvent voir en différé et en ligne. C'est le cas par exemple de :

- ce soir (ou jamais)
- ça balance à Paris
- permis de penser
- café Picouly
- chez fog
- le bateau livre
- des mots de minuit

dimanche 1 octobre 2006

mutations

egan_axiomatique.jpg

Pour changer d'air, saluons la publication par les éditions du Bélial d'Axiomatique, un recueil de 18 nouvelles, dont dix inédites en France, de Greg Egan ; ce recueil sera suivi en mai 2007 d’un second, Luminous, puis en 2008 d’un troisième, sans équivalent en langue anglaise, réunissant ses textes les plus récents.

Quatre des romans de Greg Egan ont été traduits et publiés en France :

Isolation (Quarantine, 1992) (Denoël, "Lune d'encre", 2000, Livre de Poche, 2003)
La cité des permutants (Permutation city, 1994) (Robert Laffont, "Ailleurs et demain", 1996, Livre de poche, 2000)
L'énigme de l'univers (Distress, 1995) (Robert Laffont, "Ailleurs et demain", 1997, Livre de poche, 2001)
Téranésie (Teranesia, 2000) (Robert Laffont, "Ailleurs et Demain", 2001, Livre de poche, 2006).

Ces textes passionnants explorent les théories scientifiques actuelles (des neurosciences à la physique quantique, de l'informatique à l'astrophysique) et spéculent sur le meilleur et sur le pire de ce que l'homme est en mesure de devenir demain (ou après-demain).

Greg Egan nous dit-on est né en 1961 à Perth en Australie. Diplômé de Mathématiques, il partage aujourd’hui son temps entre la programmation informatique et l’écriture.
C'est à peu près tout ce que l’on sait sur cet auteur qui reste très discret et dont le nom est peut-être bien un pseudonyme (essayez de couper-coller les 2 premières lettres de son prénom et les 2 premières lettres de son nom puis les 2 dernières lettres de son prénom et de son nom ...)

On peut consulter en ligne son site personnel.

Le site Quarante-Deux offre une bibliographie complète, sept courtes nouvelles traduites en français et deux articles critiques de Gérard Klein.

On trouve aussi des notices bio-bibliographiques en français sur les sites Le Cafard cosmique et Chronos. Enfin j'en avais aussi parlé là à l'occasion de la parution d'un article concernant son oeuvre dans la revue Critique.

samedi 30 septembre 2006

k1ze

J'ose encore une petite sélection de prix littéraire : celui-ci, créé par l'équipe de la revue Décapage, fondée par l'écrivain Jean-Baptiste Gendarme, se veut un anti-goncourt. Le 15 minutes plus tard sera remis au café K1ze, le 6 novembre, 15 minutes après l’annonce du lauréat du prix Goncourt juste en face chez Drouant. Les membres du jury sont cette année les écrivains Emmanuel Adely, David Foenkinos, Philippe Jaenada, Serge Joncour, Xabi Molia, Régis de Sá Moréira et Guillaume Tavard.

La première sélection (la prochaine sera établie le 19 octobre) comprend des romans intéressants :
Gérard Oberlé, Itinéraire Spiritueux (Grasset)
Franz Bartelt, Chaos de famille (Gallimard, La Noire)
Héléna Marienské, Rhésus (P.O.L.)
Antoine Choplin, Impasse (La fosse aux ours)
Nicolas Beaujon, Le Patrimoine de l’Humanité (Le Dilettante)
Laurent Marty, La Vie est un miracle (Le cherche Midi)
Vincent Delecroix, Ce qui est perdu (Gallimard)
Leonora Miano, Contour du jour qui vient (Plon)
Laurent Mauvignier, Dans la foule (Minuit)
Laurent Quintreau, Marge brute (Denoël)
Laurent Graff, Le cri (Le Dilettante)
Jean-Louis Magnan, Les îles éparses (Verticales)
David Bessis, Ars Grammatica (Allia)
Pavel Hak, Trans (Le Seuil)

vendredi 29 septembre 2006

trop fort

Bravant les foudres de TL, je risque encore une petite sélection : il s'agit du prix Décembre, qui sera remis le 7 novembre, et dont la prochaine sélection est annoncée pour le 25 octobre.

Christine Angot, Rendez-vous (Flammarion)
Alain Fleischer, L'amant en culottes courtes (Seuil)
Pierre Guyotat, Coma (Mercure)
Jacques Jouet, L'amour comme on l'apprend à l'école hôtelière (POL)
Jonathan Littell, Les bienveillantes (Gallimard)
Laurent Mauvignier, Dans la foule (Minuit)
Catherine Millot, La vie parfaite (Gallimard)
Frédéric Pajak, J'entends des voix (Gallimard)
Michel Schneider, Marilyn dernières séances (Grasset)
Philippe Vilain, Paris l'après-midi (Grasset)

Livre Hebdo se réjouit comme il se doit de ce que « Jonathan Littell se retrouve sur toute les listes des premières sélections » ... tandis qu'icelui trône fièrement tout en haut du tableau d'honneur intitulé « Meilleures ventes top 10 » : trop fort ! il est passé devant Harry Potter !

littell.jpg

Je trouve d'ailleurs que sur LA photo qu'on voit partout JL ressemble assez à l'incarnation cinématographique de Harry Potter, en plus roublard. En cherchant cette photo en ligne, je suis tombée sur le blog du Goncourt des lycéens : un commentaire trouve qu'on « bute sur trop de mots » dans ce roman.

jeudi 28 septembre 2006

écrire pour penser

picard_toutlemonde.jpgLe dernier essai de Georges Picard est tout aussi atypique et subjectif que les précédents et son titre, Tout le monde devrait écrire (Corti, 2006), encore plus accrocheur. Il ne faut pas s'y arrêter et découvrir ce texte plein de nuances et de passion, d'humour et d'esprit de résistance, sur la lecture et l'écriture. J'ai aimé notamment la façon dont Georges Picard décrit la cristallisation dans les mots de la « vapeur cérébrale » de la pensée, par exemple :

Pour moi dont la parole est embarrassée, ordinairement hésitante, exceptionnellement explosive et excessive, une pensée riche ou fine ne peut trouver une forme adéquate en dehors de l'écriture. Comme beaucoup, je pourrais aller jusqu'à soutenir que c'est l'écriture qui appelle, stimule et formalise ma pensée. Écrire pour penser plutôt que penser pour écrire : étrange retournement des priorités dans les domaines didactiques, mais positionnement naturel, me semble-t-il, en littérature. Si l'on considère qu'une pensée sans forme n'est qu'une intuition à la limite de l'impalpable, une sorte de vapeur cérébrale, on conçoit aisément l'inéluctabilité de la verbalisation (ou, en tout cas, de la formalisation qui permet de parler de pensée plastique ou musicale). La seule concession, qui n'est pas mince, consiste à accepter l'idée que le lecteur pense en lisant, comme le voyageur vole métaphoriquement en prenant l'avion. Je lis, donc je pense, mais ma pensée est un clignotement le long d'une autre. Pour être au clair avec soi-même, pour savoir de quoi sa propre pensée est réellement capable, l'épreuve de l'écriture me paraît cruciale. Peut-être publie-t-on trop, mais il n'est pas sûr que l'on écrive suffisamment. Tout le monde devrait écrire pour soi dans la concentration et la solitude : un bon moyen de savoir ce que l'on sait et d'entrevoir ce que l'on ignore sur le mécanisme de son cerveau, sur son pouvoir de captation et d'interprétation des stimuli extérieurs. (p. 11-12)
(...) Pourquoi cette - presque - ascèse solitaire ? Pour faire parler en soi la voix personnelle qui se dérobe dans les rapports sociaux. Pour faire remonter à la surface de la conscience organisatrice des éléments mentaux éparpillés, non fixés, magma inconscient et semi-conscient de savoirs que l'on ne sait pas posséder (par savoirs, je n'entends pas des connaissances érudites ; je parle de savoirs du corps, de traces de sensibilité, de bribes de mémorisation... ). (p. 91-92)

On peut lire aussi, au sujet de ce livre un article de Pascale Arguedas.

mardi 26 septembre 2006

blogs et jeunes écrivains

Chloé Delaume corrige son affirmation un peu hâtive ( "Des fois j’ai l’impression qu’en dehors de vingt personnes il ne se passe rien." ) qui, relayée par le blog la littérature de manière tronquée, avait soulevé diverses réactions, par exemple ici, ou ou  : ces opinions très diverses et les nombreux commentaires qu'elles suscitent (lorsque les commentaires sont ouverts et le restent!) démontrent qu'il y a encore quelques autres jeunes écrivains.

un prix sans erynnies

Merci au Prix Wepler - Fondation la Poste qui nous offre enfin une sélection sans erynnies :

- Sylvie Aymard, Courir dans les bois sans désemparer (Maurice Nadeau)
- Véronique Bergen, Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent (Denoël)
- Alain Defossé, Chien de cendres (Panama)
- Vincent Delecroix, Ce qui est perdu (Gallimard)
- Jean-Hubert Gailliot, Bambi Frankenstein (Editions de l'Olivier)
- Pierre Guyotat, Coma (Mercure de France)
- Pavel Hak, Trans (Seuil)
- Jacques Jouet, l'Amour comme on l'apprend à l'Ecole hôtelière (P.O.L.)
- Jean-Louis Magnan, Les îles éparses (Verticales)
- Héléna Marienské, Rhésus (P.O.L.)
- Michel Schneider, Marilyn dernières séances (Grasset)

poursuivis par les furies

bouguereau_oreste_poursuivi_par_les_furies.jpg

Le dernier Livres hebdo (22 septembre 2006, n°658, p. 4-10) nous informe en priorité que les libraires ont choisi Les Bienveillantes comme meilleur roman français de la rentrée. Un encart précise que Gallimard a du, après une "réunion de crise" et "pour faire face à l'ampleur de la demande" réquisitionner "quatre cameron" pour la réimpression quotidienne de ce roman, qui est "imprimé sur un papier spécial, proche de celui utilisé pour Harry Potter" (sic !)

Et tandis que Pierre Assouline se sent obligé de défendre ce roman injustement attaqué, ce soir, dans la première de la nouvelle émission culturelle quotidienne de france 3, Ce soir ou jamais, le premier sujet évoqué est encore et toujours Les bienveillantes : l'auteur refuse de venir à la télévision (!) mais il est affirmé haut et fort qu'il a écrit le "livre du siècle".

lundi 25 septembre 2006

omniprésentes bienveillantes

... dans la suite des selections pour les prix littéraires :

Prix Medicis
(remis le 30 octobre, prochaine sélection le 10 octobre)
Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
Sorj Chalandon, La promesse (Grasset)
Vincent Delecroix, Ce qui est perdu (Gallimard)
Stéphane Audeguy, Fils unique (Gallimard)
Metin Arditi, L'imprévisible (Actes Sud)
Lorette Nobécourt, En nous la vie des morts (Grasset)
Muriel Barbery, L'élégance du hérisson (Gallimard)
Alain Fleischer, L'Amant en culottes courtes (Seuil)
Alain Mabanckou, Mémoires de porc-épic (Seuil)
Christophe Bataille, Quartier général du bruit (Grasset)
Eric Chevillard, Démolir Nisard (Minuit)
Alice Ferney, Les autres (Actes Sud)
Richard Millet, Dévorations (Gallimard)
Philippe Dagen, Arthur Cravan n'est pas mort noyé (Grasset)

Prix Femina
(remis le 30 octobre, prochaine sélection : 3 octobre)
Stéphane Audeguy, Fils unique (Gallimard)
Daniel Arsand, Des chevaux noirs (Stock)
Pierre Charras, Bonne nuit doux prince (Mercure de France)
Alain Fleischer, L'amant en culottes courtes (Seuil)
Fabrice Gabriel, Fuir les forêts (Seuil)
Pierre Guyotat, Coma (Mercure de France)
Françoise Henry, Le rêve de Martin (Grasset)
Nancy Huston, Lignes de faille (Actes Sud)
Vénus Khoury-Ghata, La maison aux orties (Actes Sud)
Gilles Lapouge, Le bois des amoureux (Albin Michel)
Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
Laurent Mauvignier, Dans la foule (Minuit)
Richard Millet, Dévorations (Gallimard)
Olivier et Patrick Poivre d'Arvor, Disparaître (Gallimard)

Prix Renaudot
(remis le 6 novembre, prochaine sélection le 17 octobre)
Christine Angot, Rendez-vous (Flammarion)
Pierre Charras, Bonne nuit, doux prince (Mercure de France)
Philippe Dagen, Arthur Cravan n'est pas mort noyé (Grasset)
Agnès Desarthe, Mangez-moi (L'Olivier)
Alice Ferney, Les autres (Actes Sud)
Charles Ficat, La colère d'Achille (Bartillat)
Alain Fleischer, L'amant en culottes courtes (Seuil)
Vénus Khoury-Ghata, La maison aux orties (Actes Sud)
Gilles Lapouge, Le bois des amoureux (Albin Michel)
Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
Alain Mabanckou, Mémoires de porc-épic (Seuil)
Gabriel Matzneff, Voici venir le fiancé (Table ronde)
Richard Millet, Dévorations (Gallimard)
Olivier et Patrick Poivre d'Arvor, Disparaître (Gallimard)
Michel Schneider, Marilyn dernières séances (Grasset)
Morgan Sportès, Maos (Grasset)
François Vallejo, Ouest (Viviane Hamy)

Prix de Flore
(prochaine sélection le 18 octobre)
Christine Angot, Rendez-vous (Flammarion)
Jean-Eric Boulin, Supplément au roman national (Stock)
Truman Capote, La traversée de l’été (Grasset)
Maurice G. Dantec, Grande jonction (Albin Michel)
Jean-Hubert Gaillot, Bambi Frankenstein (L’Olivier)
François Jonquet, Et me voici vivant (Sabine Wespieser)
Pierre Jourde, L’heure et l’ombre (L’Esprit des péninsules)
Jonathan Littell, Les Bienveillantes (Gallimard)
Laurent Mauvignier, Dans la foule (Minuit)
Laurent Quintreau, Marge brute (Denoël)
Flore Vasseur, Une fille dans la ville (éditions des Equateurs)
Marc Weitzman, Fraternité (Denoël)

Un site pour tout savoir sur tous les prix littéraires.

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