sentiers de la création
Par cgat le samedi 17 février 2007, 00:05 - vraie vie - Lien permanent
En lisant les textes et entretiens réunis dans le volume Devenirs du roman, j'ai été (heureusement) surprise de voir Claude Simon si souvent cité par les romanciers d'aujourd'hui : ayant jadis exploré les multiples et fuyants « sentiers de la création » de ses romans, j'ai programmé pour les jours à venir quelques extraits de mes tablettes numériques simoniennes ... ce qui me permettra de ne pas laisser ces pages désertes pendant que je vais m'aérer la tête et les poumons sur des plages qui j'espère le seront. Les commentaires seront également temporairement modérés, mais sont tout de même les bienvenus !
Commentaires
SON QUI DANSE
Les sentes spatiales sont toujours atemporelles, elles glissent le long de murs labyrinthiques, rayonnant un flux plus ou moins parcellaire suivant le niveau d'écoute des récepteurs-transmetteurs. Tout est déjà dit et se renouvelle en permanence sur le parvis stellaire qui irradie la splendeur des tréfonds. D'esplanade en esplanade, de réfraction en diffraction, contenus et données s'émancipent ou s'enchaînent au gré des réverbérations boréales des tropiques hallucinés. Le son se fragmente, s'émiette, se dilate, se recompose, s'épanouit, s'éclate et s'émerveille sans qu'un seul de ses pores n'effectue le moindre geste. Des parfums capiteux l'imprègnent au passage d'une mer de cobalt avant que les tonalités d'aventure ne le parent de schémas alambiqués dans une fièvre sensuelle qui ensorcèle les jupons de la danse, créant des milliards de reflets exaltants dans le creux d'un regard sans objet, aubade dantesque aux multiples saveurs, berceuse de l'évanescence aux seins de napalm, adagio cybernétique à la sensualité délirante.
Peut-être que je me plante complétement, mais je pense que la modernité de claude simon (du moins est-ce toujours avec cette idée en tête que j'aborde ses textes-entrelacs) vient du fait qu'il a sans doute été l'un des premiers à "travailler le texte de l'intérieur" (je crois que l'expression est de françois bon), grâce à l'usage très tôt maîtrisé du traitement de texte, ouvrant la voie à une manière nouvelle de construire un récit, (depuis la structure temporelle générale, jusqu'à la forme même donnée aux phrases qui souvent s'ouvrent comme de l'intérieur).
"travail du texte de l'intérieur" et "phrases qui s'ouvrent de l'intérieur", très certainement, JF Paillard ... mais je ne pense pas que Simon se soit servi pour cela du traitement de texte
On peut même dire, ce n'est pas un scoop, qu'il n'a jamais touché à un ordinateur !