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vraie vie

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dimanche 10 juin 2007

vague scélérate

Tandis que déferle la vague bleue annoncée, que d'aucun qualifie joliment de scélérate, un article de Jean-Claude Guillebaud, relégué en fin du supplément télé du Nouvel Obs, fait plaisir : on veut y croire !

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Ce qui nous protège désormais d'un réel asservissement des médias au pouvoir, c'est internet et son impertinence vitale.

Dans une récente livraison d'« Arrêt sur images » (le 27 mai), Dominique Jamet - démissionnaire de la direction de « France-Soir » - évoqua cet étrange phénomène qui se développe, selon lui, dans les médias : la peur. On parle évidemment de cette crainte diffuse qu'aurait fait naître dans les moindres recoins de l'appareil médiatique l'élection impériale de Nicolas Sarkozy. Un président dont on a dit et redit qu'en matière de médias, il avait le bras long. Quelques péripéties récentes ont d'ailleurs semblé confirmer cet étonnant besoin de « servitude volontaire », dénoncé jadis par La Boétie. Songeons à la piteuse autocensure de Jacques Espérandieu, directeur de la rédaction du « Journal du Dimanche », retoquant un article qui risquait de déplaire à Cécilia. Pensons à la suavité vaguement courtisane du « Figaro ». Observons les courbettes involontairement cocasses de l'ami Elkabbach sur Europe 1. Sans compter les frissons, les manœuvres obliques et les allégeances emberlificotées dont le paf dans son ensemble - et pas seulement TF1 - est le théâtre ces temps-ci.
Où qu'on porte le regard, c'est vrai, on discerne ces petits friselis de bonnes grâces et de compliments, ces rêves de Légion d'honneur ou d'Académie, ces minauderies obsessionnelles qui - en bien moins majestueux - rappellent les palinodies de Versailles, quotidiennement déployées, jadis, autour du monarque absolu. Aujourd'hui, ces ballets de cour nouvelle manière viennent opportunément nous rappeler que notre moderne République n'est jamais aussi républicaine qu'elle le croit. Un vieux fond de soumission y demeure, toujours prompt à refaire surface.
Médiatiquement parlant, pareille mousse d'obséquiosités n'est pas si éloignée de cette berlusconisation des esprits - et des médias - qui, on s'en souvient, avait un temps ensuqué nos voisins italiens. L'appareil médiatique français connaîtra-t-il globalement le même envasement ? Allons-nous entrer dans une de ces périodes où l'information, le commentaire, l'investigation se retrouvent domestiqués ? Les courtisans de tout poil vont-ils réussir à donner le ton ? À moyen terme, c'est peu probable. Dieu merci ! Ce qui nous protège cette fois d'une reddition générale - et la rend même impossible -, ce n'est pas tant la grandeur d'âme des chefs, petit, et grands, qu'une occurrence quasi technique : la présence, sur l'internet, d'une avant garde batailleuse qui, elle, ne s'en laissera pas conter. Je pense à ces mille et un sites d'informations de commentaire et d'enquêtes journalistiques qui fleurissent (ou reprennent du poil de la bête) depuis peu sur la Toile. De latelelibre.fr à agoravox.fr, rue89.com, desourcesure.com, rezo.net, acrimed.org, et bien d'autres, tous ces relais témoignent, avec des talents et une rigueur variables, d'un prurit d'impertinence, d'une curiosité enquêteuse, d'une indépendance d'esprit qui nous rassurent.
Quoi qu'on dise, quoi qu'on pense de leurs imperfections journalistiques, tous ces sites forment déjà un samizdat en ordre de marche, un « réseau parallèle » prêt à prendre la relève, si jamais le réseau principal venait à trop défaillir sur le plan de la liberté. Ils incarnent une sorte de garde permanente en même temps qu'une injonction discrète adressée aux médias officiels. Cette injonction leur dit à peu près ceci : si, peu à peu, vous cédez trop au conformisme et à cette molle servitude volontaire, alors vous perdrez progressivement vos lecteurs, vos auditeurs, vos téléspectateurs qui iront chercher ailleurs - chez nous ? - cet oxygène dont vivent les citoyens. Rien n'est joué. Prenons date.

Jean-Claude Guillebaud, « Gare à la servitude volontaire ! », Télé Obs, 2222, 9 au 15 juin 2007

jeudi 24 mai 2007

just do it

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Le premier ministre - qui court aussi - l'a dit ce soir en meeting : c'est trop cool, le nouveau président court, et à l'Elysée, « les huissiers regardent étonnés leur président courir dans tous les sens » ! En total look nike, qui plus est : Just ... do ... it ... et tu pourras figurer dans le French Dallas ... ton univers impitoyâââbleuh !

J'avais raison le 6 mai de faire courir Léaud à contresens.

post-scriptum : la photo officielle est magnifiquement autopsiée dans la Boîte à images ; voir aussi l'analyse des « chercheurs en histoire visuelle » ; et les dessins de Frantico.

lundi 14 mai 2007

les mots sont importants

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Au pays des aveugles, les borgnes ont intérêt à fermer leur œil valide.
Hubert Lucot, Grands mots d’ordre et petites phrases pour gagner la présidentielle (POL, 2007, p. 195)

Une semaine déjà ! Pour garder quand même l’œil ouvert, et parce que « les mots sont importants » (comme disait d'aucun qui s'y connait en caïmans), Arrêt sur Images revenait ce matin sur les discours tenus par les candidats à la présidentielle : « parataxe contre hyperhypotaxe » nous dit Judith Bernard à propos du débat de l'entre-deux tours ; on s'interroge aussi de manière judicieuse sur la valeur travail et ses expressions récurrentes (« travailler plus pour gagner plus », « gagnant-gagnant », « la France qui se lève tôt ») et Jean Véronis fait un excellent usage de ses « nuages » désormais célèbres.
À compléter par la lecture des billets de Daniel Schneidermann dans Big Bang Blog.

À voir aussi, le documentaire de Frédéric Biamonti et Alexandre Hallier diffusé sur Arte, « La campagne du net », qui montre bien 1. que cette fois-ci (et c'est regrettable) l'opinion publique n'a absolument pas suivi l'opinion des internautes et 2. qu'il y a des blogueurs qui se la jouent !

Pour faire bonne mesure, ce dessin un peu limite (mais ça défoule!) de Deligne, et, pour ceux qui auraient envie de dénoncer quelque proche, ami ou relation ayant le mauvais goût de ne pas se lever tôt et/ou préfèrerant gagner moins pour travailler moins, le Ministère du civisme et de la délation a d'ores et déjà ouvert un guichet électronique !

mardi 8 mai 2007

comme un guichet fastidieux

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« I AM WHAT I AM» C'est la dernière offrande du marketing au monde, le stade ultime de l'évolution publicitaire, en avant, tellement en avant de toutes les exhortations à être différent, à être soi-même et à boire Pepsi. Des décennies de concepts pour en arriver là, à la pure tautologie. JE = JE. Il court sur un tapis roulant devant le miroir de son club de gym. Elle revient du boulot au volant de sa Smart. Vont-ils se rencontrer ?
« JE SUIS CE QUE JE SUIS. » Mon corps m'appartient. Je suis moi, toi t’es toi, et ça va mal. Personnalisation de masse. Individualisation de toutes les conditions - de vie, de travail, de malheur. Schizophrénie diffuse. Dépression rampante. Atomisation en fines particules paranoïaques. Hystérisation du contact. Plus je veut être Moi, plus j'ai le sentiment d'un vide. Plus je m'exprime, plus je me taris. Plus je me cours après, plus je suis fatiguée. Je tiens, tu tiens, nous tenons notre Moi comme un guichet fastidieux. Nous sommes devenus les représentants de nous-mêmes - cet étrange commerce, les garants d'une personnalisation qui a tout l'air, à la fin, d'une amputation. Nous assurons jusqu'à la ruine avec une maladresse plus ou moins déguisée.
En attendant, je gère. La quête de soi, mon blog, mon appart, les dernières conneries à la mode, les histoires de couple, de cul... ce qu'il faut de prothèses pour faire tenir un Moi ! (...)
L'injonction, partout, à « être quelqu'un » entretient l'état pathologique qui rend cette société nécessaire. L'injonction à être fort produit la faiblesse par quoi elle se maintient, à tel point que tout semble prendre un aspect thérapeutique, même travailler, même aimer. Tous les « ça va ? » qui s'échangent en une journée font songer à autant de prises de température que s'administrent les uns aux autres une société de patients. La sociabilité est maintenant faite de mille petites niches, de mille petits refuges où l'on se tient chaud. Où c'est toujours mieux que le grand froid dehors. Où tout est faux, car tout n'est que prétexte à se réchauffer. Où rien ne peut advenir parce que l'on y est sourdement occupé à grelotter ensemble. Cette société ne tiendra bientôt plus que par la tension de tous les atomes sociaux vers une illusoire guérison. C'est une centrale qui tire son turbinage d'une gigantesque retenue de larmes toujours au bord de se déverser. (…)
La France n'est pas la patrie des anxiolytiques, le paradis des antidépresseurs, la Mecque de la névrose sans être simultanément le champion européen de la productivité horaire. La maladie, la fatigue, la dépression, peuvent être prises comme les svmptômes individuels de ce dont il faut guérir. Elles travaillent alors au maintien de l'ordre existant, à mon ajustement docile à des normes débiles, à la modernisation de mes béquilles. Elles recouvrent la sélection en moi des penchants opportuns, conformes, productifs, et de ceux dont il va falloir faire gentiment le deuil. « Il faut savoir changer, tu sais. » Mais, prises comme faits, mes défaillances peuvent aussi amener au démantèlement de l'hypothèse du Moi. Elles deviennent alors actes de résistance dans la guerre en cours. Elles deviennent rébellion et centre d'énergie contre tout ce qui conspire à nous normaliser, à nous amputer. Le Moi n'est pas ce qui chez nous est en crise, mais la forme que l'on cherche à nous imprimer. On veut faire de nous des Moi bien délimités, bien séparés, classables et recensables par qualités, bref : contrôlables, quand nous sommes créatures parmi les créatures, singularités parmi nos semblables, chair vivante tissant la chair du monde. Contrairement à ce que l'on nous répète depuis l'enfance, l'intelligence, ce n'est pas de savoir s'adapter - ou si c'est une intelligence, c'est celle des esclaves. Notre inadaptation, notre fatigue ne sont des problèmes que du point de vue de ce qui veut nous soumettre. Elles indiquent plutôt un point de départ, un point de jonction pour des complicités inédites. Elles font voir un paysage autrement plus délabré, mais infiniment plus partageable que toutes les fantasmagories que cette société entretient sur son compte.
Nous ne sommes pas déprimés, nous sommes en grève. Pour qui refuse de se gérer, la « dépression » n'est pas un état, mais un passage, un au revoir, un pas de côté vers une désaffiliation politique. À partir de la, il n'y a pas de conciliation autre que médicamenteuse, et policière. C'est bien pour cela que cette société ne craint pas d'imposer la Ritaline à ses enfants trop vivants, tresse à tout va des longes de dépendances pharmaceutiques et prétend détecter dès trois ans les « troubles du comportement ». Parce que c'est l'hypothèse du Moi qui partout se fissure.

L'Insurrection qui vient (La Fabrique, 2007, p. 13-18)

lundi 7 mai 2007

une société de travailleurs sans travail

C'est peut-être le Comité invisible auteur de L'Insurrection qui vient qui a raison. Ses constats de départ, en tout cas, sont éminemment justes, par exemple concernant la valeur « travail » aujourd'hui si vantée :

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Là réside le paradoxe actuel : le travail a triomphé sans reste de toutes les autres façons d'exister, dans le temps même où les travailleurs sont devenus superflus. Les gains de productivité, la délocalisation, la mécanisation, l'automatisation et la numérisation de la production ont tellement progressé qu'elles ont réduit à presque rien la quantité de travail vivant nécessaire à la confection de chaque marchandise. Nous vivons le paradoxe d'une société de travailleurs sans travail, où la distraction, la consommation, les loisirs ne font qu'accuser encore le manque de ce dont ils devraient nous distraire. (...)

L'ordre du travail fut l'ordre d'un monde. L'évidence de sa ruine frappe de tétanie à la seule idée de tout ce qui s'ensuit. Travailler, aujourd'hui, se rattache moins à la nécessité économique de produire des marchandises qu'à la nécessité politique de produire des producteurs et des consommateurs, de sauver par tous les moyens l'ordre du travail. Se produire soi-même est en passe de devenir l'occupation dominante d'une société ou la production est devenue sans objet : comme un menuisier que l'on aurait dépossédé de son atelier et qui se mettrait, en désespoir de cause, à se raboter lui-même.

L'Insurrection qui vient (La Fabrique, 2007, p. 33-35)

dimanche 6 mai 2007

choisir les lignes de fuite

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... ce soir plus que jamais

samedi 5 mai 2007

les hommes sont si aveugles

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Les hommes sont si aveugles, si entraînés par le besoin du moment, qu'un trompeur trouve toujours quelqu'un qui se laisse tromper.

Machiavel, Le Prince
(ch. XVIII : « Comment les princes doivent tenir leur parole »)

... mais, pour le cas où parmi les quelques centaines de visiteurs quotidiens de ce blog se cacheraient quelques indécis et, surtout, pour me défouler face aux sondages cassandres, une dernière moisson de mots et d'images pour ne pas se tromper de bulletin demain :

::: quelques « Réfutations » très éclairées,

::: l'avis des chercheurs,

::: celui de la Maison des écrivains (relayé par François Bon),

::: et des textes engagés des « écrivains des mauvais genres » ;

::: les analyses de Gérard Miller,

::: comment pour les pays aussi, la vieillesse est un naufrage, selon Olivier Bonnet,

::: et le cri du cœur d'Ariane.

jeudi 3 mai 2007

ce que je propose, c’est pire

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C'est tout de même pas mal internet : on peut regarder les débats électoraux tout en les commentant en direct en très nombreuse compagnie, par exemple chez Guy Birenbaum.

On trouve la transcription intégrale du débat dès ce soir sur le site de Libération et on trouvera demain la video sur Arte, où les internautes pouvaient également voter en temps réel pour dire s'ils étaient convaincus.

Jeanne Balibar, invitée sur le plateau de France 3 qui suit le débat, tient un propos très juste, hélas vite interrompu par le journaliste qui trouve que c'est trop long ou trop intello : « je vais parler de spectacle puisqu'on est dans la politique spectacle (...) il y a deux types d'acteurs : il y a les acteurs qui sont en lien direct avec la pensée qu'ils ont à défendre, avec ce qu'il y a dans un texte, avec les idées qui sont derrière les personnages qu'ils ont à jouer, et puis il y a les autres, qui sont toujours en train de regarder l'image d'eux-mêmes dans le rôle (...) et moi j'ai vraiment eu le sentiment que c'était à ces deux types d'acteurs-là que j'avais à faire (...) elle y croit (...) il passe son temps à se mettre en scène dans le rôle du partenaire : écoutez madame, vous voyez bien madame, etc. »

Pour être moi-aussi de parti pris, j'ai trouvé celui qui n'a pas hésité à avouer « ce que je propose, c’est pire » très mauvais comédien ce soir, rouge et énervé, se tortillant de manière enfantine sur sa chaise, l'œil fuyant son adversaire pour s'adresser, en quête d'approbation, à l'autre mâle du plateau, le très silencieux PPDA ; alors que, même si ses poses de tragédienne et de mère m'ont comme chaque fois un peu agaçée, « Ségo la classe », comme le dirait Philippe Sollers, a imposé une image très présidentielle.

post scriptum video : une actualité d’anticipation qui fait froid dans le dosles deux techniques du boa et de l’araignée …ou, à la minute 15 et des poussières de cette video, l'amusant petit échange sado-maso entre les deux candidats : « SR : Dès que vous êtes gêné, vous vous posez en victime. / NS : Avec vous, ce serait une victime consentante ! / SR : Tant mieux alors, au moins, il y a du plaisir. »

vendredi 16 mars 2007

c'est possible

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Pour revenir à nos candidats d’aujourd’hui, sans quitter la dérision (salutaire!), il y a le numéro double spécial Présidentielles que la revue littéraire Inculte fait paraître en ce début du mois de mars, et dont un slogan-valise barre la couverture campagnarde : « Changer tranquillement la France de toutes nos forces, c’est possible ».

Inculte a décidé de traiter les Présidentielles comme si elles avaient déjà eu lieu, ce qui donne un « Journal de campagne » (du 22 mars au 22 avril) riche en scandales, coups de théâtre et révélations (que je ne déflorerai pas), le compte-rendu du débat télévisé de l'entre-deux tours, les résultats et le gouvernement composé par l’élu(e) des français, des fiches sur les candidats et les « grands absents » de l’élection, ainsi que plusieurs textes d’ « éclairage », parmi lesquels je recommande « Un mois de campagne sur la blogosphère. Une immersion avec Loïc Le Meur » de Xavier Tresvaux (p. 125-133) et « Nos néo-cons à nous » de François Bégaudeau (p. 147-152) :

4. (...) Evidemment la démarche participative de madame Royal ne pouvait en aucun cas satisfaire ces tenants de la nécessité pour un pays d'avoir à sa tête (chef en vieux français) un chef (tête en vieux français) doté d'une vision. D'une vision comme Jeannne d'Arc en eut une, ou encore Aimé Jacquet en 94 lorsqu'il décide de rappeler Laurent Blanc en équipe de France. Bref un Bonaparte, un de Gaulle, ou un Mitterrand, comme sans doute ne le nieraient pas les mitterrandistes ralliés, comme Sevran, à ce Sarkozy en qui tous ont discerné une âme de grand homme. Même si ce fut un peu dur au début car le grand homme est petit, et finalement pas si gros à part au niveau du cul. Mais il fallait voir ce qu'il y avait en face. Même en cherchant des heures, on aurait trouvé peu de testicules dans la culotte de Madame Royal.
5. On aime les gens qui en ont, donc. (p. 150)

samedi 17 février 2007

sentiers de la création

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En lisant les textes et entretiens réunis dans le volume Devenirs du roman, j'ai été (heureusement) surprise de voir Claude Simon si souvent cité par les romanciers d'aujourd'hui : ayant jadis exploré les multiples et fuyants « sentiers de la création » de ses romans, j'ai programmé pour les jours à venir quelques extraits de mes tablettes numériques simoniennes ... ce qui me permettra de ne pas laisser ces pages désertes pendant que je vais m'aérer la tête et les poumons sur des plages qui j'espère le seront. Les commentaires seront également temporairement modérés, mais sont tout de même les bienvenus !

mercredi 13 décembre 2006

je vis dangereusement

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... contrairement à ce que l'on pourrait penser, en travaillant dans une bibliothèque que Dominique Hasselmann raconte et photographie (fort bien) battue par les vents et que d'autres (merci manue pour la photo!) considèrent susceptible d'envol.

mercredi 13 septembre 2006

contempler les nuages

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Tandis que la rentrée littéraire bat son plein, tandis que Nisard (du moins son discours) progresse (Chevillard a raison !), je déserte et pars quelques jours contempler les nuages (non, Berlol, tu n'as pas le monopole des nuages!) au bord de la mer et sans ordinateur (mais pas sans livres !).

lundi 11 septembre 2006

je n'ai rien vu le 11 septembre

Tous les médias vont répétant : « vous vous souvenez certainement de ce que vous faisiez le 11 septembre 2001 quand vous avez vu s'effondrer les twin towers ».

Eh bien moi je n'ai rien vu le 11 septembre.

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J'étais en vacances dans un coin un peu paumé tout à l'ouest de la Crête : le 11 septembre nous nous sommes baignés sur la plage d'Elafonissi, délicieuse avec son lagon et son sable rose puis nous sommes rentrés à notre camp de base, une location sans télé ni radio près de Falassarna ; le lendemain même type de programme ; et ce n'est que le 13 septembre, en téléphonant en France, que nous avons appris que le monde était en état de guerre ou quasi, ce qui sonnait étrange sur une plage délicieuse ; alors nous avons entr'aperçu quelques images sur les couvertures de la presse locale ou sur des écrans télés en passant devant des appartements aux fenêtres ouvertes ; et ce n'est que quelques jours plus tard encore, une fois rentrés à Paris, que nous avons pu (du?) voir les tours jumelles s'effondrer en boucle à la télévision.

Je me dis donc que dans le monde beaucoup d'hommes et de femmes - surtout parmi ceux qui ne sont pas des occidentaux surinformés - n'ont sans doute rien vu le 11 septembre.

jeudi 24 août 2006

car la vie est un manège

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Paris, parc de Bercy © cg 2006

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