lignes de fuite

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blogs et internet

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mercredi 7 février 2007

the machine is us/ing us

... comme le (dé)montre cette vidéo très réussie, découverte grâce à Martin Lessard (Zéro seconde), qui explique qui et pourquoi.

mardi 6 février 2007

talenterie sur internet

Le week-end dernier avait lieu le Festival Gromanche de la talenterie sur internet (!)

Pendant ce temps là le Festival Romans de la création sur internet a attribué le Grand prix Littérature à Police. Le blog d'un flic : il s'agit en fait d'une flic, qui propose en ligne la chronique de son quotidien ; son blog est en cours de publication.

Les prix ont été décernés sur la base de la popularité : les votes des internautes ont permis d'aboutir à une première sélection (10 sites pour chacune des 9 catégories) soumise dans un deuxième temps aux votes des jurys.

Pour davantage d'informations, vous pouvez consulter le blog de Christophe Ginisty, l'organisateur, le reste du palmarès et la liste des participants inscrits dans la catégorie Littérature (avec le nombre de voix obtenues) : cliquez, il y en a d'intéressants ou d'amusants.

Cairo (merci à lui !) me signale par ailleurs la création d'un blog hébergé par le Matricule des anges : Écrivains en campagne. Son principe est de « donner aux écrivains la possibilité de s’exprimer sur la campagne électorale, sur la manière dont les médias en parlent. Pourquoi interroger seulement les écrivains ? D’abord pour mesurer ce que la littérature a à dire du politique aujourd’hui. Ensuite pour réparer une injustice : on demande plus facilement à miss France, à un mannequin ou à un sportif son avis sur le monde qu’à ceux qui tentent de le penser où qui nous en donnent une vision singulière. » À suivre ...

samedi 3 février 2007

plus que quinze chocolats

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Si vraiment il ne nous reste plus que quinze chocolats à déguster, merci pour cet Angelus novus de Paul Klee et tous ces beaux moments de lecture, Jean-Claude Bourdais.

Tout ce que vous écrivez est vrai, et un peu faux aussi, et triste surtout, car ce n'est pas, il me semble, seulement les blogs ni les rencontres virtuelles que vous décrivez, mais l'écriture et les rencontres de la vraie vie tout aussi bien, et toutes nos autres humaines « manières de fuir la réalité ».

Et si, comme la plupart de ceux qui vous liront (Berlol par exemple, qui saisit là l'occasion d'un beau titre), j'espère faire partie, dans la galaxie des blogs, des « centrifuges, ouverts et tournés sur l'extérieur, ceux qui qui essaient de lancer des passerelles, d'établir des liens », je n'en suis pas sûre : un titre ne suffit pas ...

jeudi 1 février 2007

i'm a cyborg but that's ok

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Repéré grâce à Thomas Bécard (Ma vie numérique, Télérama), le site promotionnel de I'm a Cyborg, But That's OK, le dernier film du coréen Chan-Wook Park, est un amusant livre rose dont les pages se tournent quand on clique pour faire se déployer de belles animations en forme de découpages.
Une idée pour renouveler la présentation des livres en ligne et changer du sempiternel pdf ...?

mardi 30 janvier 2007

lignes d'influence

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Pour prendre de l'altitude, découvrez la cartographie de la généalogie des influences culturelles élaborée par Mike Love, assistant de recherche à l'Institute for The Future (IFTF), qui a utilisé les données de Wikipedia pour alimenter deux outils cartographiques interactifs : on clique sur un nom et cela se déploie, c'est amusant et assez fascinant. J'ai découvert ce site grâce à Outils froids, qui le décrit de manière plus rigoureuse que moi.

Pour tous ceux qui aiment les cartes (et qu'elles éclairent le territoire) les conseils éclairés de Serial Mapper (Claude Aschenbrenner) s'imposent. J'ai découvert grâce à lui cette splendide Table périodique des méthodes de visualisation, qu'il qualifie très justement de « pierre de rosette de la cartographie de l'information ».

Quand au plan de métro ci-dessus (beaucoup vu, mais on ne s'en lasse pas), il illustre les « influences dominantes de la websphère en 2007 » selon iA (agence de Design Stratégique à Tokyo).

lundi 29 janvier 2007

à suivre

::: naissance du Bulletin des lettres, le blog d'un collectif d'écrivains composé de cinq auteurs publiés chez Minuit et POL, qui a choisi de se donner le nom d'Etienne Lousteau, personnage de La Comédie humaine de Balzac (La Muse du département).
Je ne sais pas (encore) qui ils sont en vrai mais j'espère l'apprendre ... et puisque je figure dans leur blogroll, en bonne compagnie, mon a priori est forcément (dirait-elle) positif.

::: création par la ville de Laval d'un site Alfred Jarry (né à Laval en 1873, mort à Paris en 1907, à l'âge de 34 ans) dans la cadre de la célébration du centenaire de sa mort.

::: premier numéro aujourd'hui de Wah ! le journal du monde qui va bien, et qui se définit comme « une petite expérience 'anti-presse' impliquant des 'écrivants' » (Chloé Delaume, Frédéric Dumond, Emily King, Hugues Jallon, Dominiq Jenvrey, Jean-Charles Massera, Jean Perrier, Philippe Vasset, Eric Arlix & Mycroft, dessinateurs : Jérôme Mulot et François Olislaeger).

post scriptum : le Bulletin des lettres est devenu un club privé !

jeudi 25 janvier 2007

améliorer l'espèce

Mais bon, pourquoi m'étais-je mis dans la tête que les gens dans le monde virtuel seraient autres que dans la réalité ?
Si on y réfléchit bien, y'a pas de raisons. On y retrouve les mêmes jeux, enjeux, abus de pouvoir, égos et narcissismes, mensonges, artifices ou triches, aigreurs et autres supercheries...
Et les mêmes belles rencontres !
C'est la vie quoi !
Chacun reste libre de ses prothèses et de ses illusions.
Je me demande comment j'ai pu espérer un instant qu'Internet, conçu et fait par des êtres humains, échapperait (un peu) à la réalité et serait l'occasion d'améliorer l'espèce.
Jean-Claude Bourdais, Journal de Thiron-Gardais, 20 janvier 2007

Pour Cynthia 3000 et Berlol ... qui nous refont en ce moment Dallas ( « ton univers impitoyaaable » ) dans le réticule.

mardi 23 janvier 2007

interfaces

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Petite revue de blogs, qui passe d'abord par une intéressante réflexion d'Olivier Ertzscheid sur la transformation actuelle de la notion d' « autorité », humaine et algorithmique.
J'aime quelle débouche sur la métaphore du labyrinthe : « Là où nous nous en servions jadis (du pagerank) pour tisser un fil d'Ariane nous permettant de sortir du labyrinthe des points de vue en nous forgeant le nôtre, nous nous en servons aujourd'hui pour nous donner les 2 ou 3 points de sortie les plus visibles du labyrinthe, sans qu'un quelconque parcours critique ait le temps de se mettre en place. » et se termine par une question : « D'autres dispersions, d'autres rassemblements suivront. Mais de quelle nature ? »

Peut-être que, dès demain, ou après-demain, nous pourrons tout simplement nous interfacer avec nos ordinateurs (Christophe Jacquemin dans automates intelligents) et nous uploader pour conquérir l'immortalité (Rémi Sussan dans InternetActu, qui reprend des propos de Marvin Minsky dans la revue The Edge).

Terminons (pour ceux à qui ces perspectives feraient peur) par cette amusante marche en arrière parodique : Get a first life, découverte grâce au postmodern frag*#%$§! de David Calvo, dont il faut lire aussi les promenades dans Second Life.

mardi 16 janvier 2007

le défi au labyrinthe

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D'une part, il y a l'attitude aujourd'hui nécessaire pour affronter la complexité du réel, en refusant les visions simplistes qui ne font que confirmer nos habitudes de représentation du monde ; ce qui nous sert aujourd'hui, c'est la carte la plus détaillée possible du labyrinthe. D'autre part, il y a la fascination du labyrinthe en tant que tel, de la perte dans le labyrinthe, de la représentation de cette absence d'issues comme véritable condition de l'homme. Nous voulons porter notre attention critique sur la séparation des deux attitudes, tout en ayant présent à l'esprit qu'on ne peut pas toujours les distinguer avec une coupure nette (dans ce qui nous pousse à chercher l'issue, il y a toujours aussi une part (l'amour pour les labyrinthes en eux-mêmes ; et un certain acharnement à trouver l'issue fait aussi partie du jeu de la perte dans les labyrinthes).
Ceux qui croient pouvoir vaincre les labyrinthes en fuyant leurs difficultés restent en dehors ; et demander à la littérature, à partir d'un labyrinthe donné, de fournir la clé pour en sortir est donc une requête peu pertinente. Ce que peut faire la littérature, c'est définir le meilleur comportement possible pour trouver l'issue, même si cette issue n'est rien d'autre que le passage d'un labyrinthe à l'autre. C'est le défi au labyrinthe que nous voulons sauver, une littérature du défi au labyrinthe dont nous voulons dégager le noyau et que nous voulons distinguer de la littérature de la reddition au labyrinthe.

Italo Calvino, « Le défi au labyrinthe » (Il Menabo, 5, 1962).
Repris dans Défis aux labyrinthes. Textes et lectures critiques, 1 (Seuil, 2003, p. 115-116)

Constance Krebs publie dans remue.net les réponses à quelques questions qu'elle m'a posé le mois dernier concernant labyrinthe : je les reprends ici avec des liens pour s'orienter.

lundi 15 janvier 2007

second life

Déjà relayée par Berlol et La littérature, la librairie tiers livre en ligne mérite une visite :
la présentation est complète et convaincante, les vitrines fort tentantes, mais je ne passe pas à la caisse.

(je commande très peu en ligne car :
1. ma boîte aux lettres non-virtuelle est trop petite
2. j'aime bien feuilleter
2.1. j'ai la chance de passer plusieurs heures par semaine dans de bonnes librairies ... pour feuilleter les nouveautés
2.2. et le plaisir de travailler dans une bibliothèque ... pour feuilleter les livres déjà oubliés même des bonnes librairies avant de les leur commander).

en post scriptum, ce qu'en disent :
- Sylvain Janu
- Olivier Ertzscheid (Affordance)
- Nicolas Morin
- Bibliobsession
- Hubert Gullaud (La feuille)
- Cynthia 3000
- Fleurs de Tarbes

dimanche 14 janvier 2007

tout le monde le fait

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Dans « Littérature numérique et cætera », le n° 10 de la belle revue oulipienne Formules (en juin 2006), Frédéric Madre publie « Blog : un chien parmi les chiens, contraintes » (p. 145-149). Pour ceux qui ne l'auraient pas lu, cet article drôle, provocateur et parfois assez juste est aussi disponible en ligne. Précisons que Frédéric Madre avait créé en 2000 un des premiers blogs francophones, 2balles, dont on trouve des traces dans son site son site Pleine Peau. Son article commence comme ça :

Un homme va mourir, il ouvre un blog. Une femme prend un amant, elle ouvre un blog. Une jeune adolescente pense au suicide, se sent mal dans ce monde, ouvre un blog. Un chien traverse la rue. Il est 12 :27, il est 6 :58 PM, posté à 08 :32 :45 par. Craché par, Balancé par. mardi, 1 février 2005, le jour d’avant, le jour d’après. Un chien traverse la rue. Commentaires. Plus d’infos sur moi. Auteur. Page Suivante. J’observe de ma fenêtre un combat de SDF, la police n’intervient pas. J’update. Commentaires.

Nous sommes d’ignobles personnages, notre faute est grave et nos excuses piteuses car, prosélytes que nous étions de la liberté d’expression et de la simplification de l’accès à la publication sur le web, nous avons engendré une forme parfaite et abominable, à tel point parfaite (et donc, à tel point abominable) qu’elle est devenue indépassable et finira peut être par nous étouffer. Elle nous étouffe déjà, il n’y a plus d’espace, de pratique, qui échappe au blog : il s’applique à tout et tous s’y appliquent. À tel point, donc, que toutes les autres formes d’expression sur Internet en sont abandonnées. Plus d’œuvre, plus de création, des news. Plus d’hypertexte même, tout juste un petit lien parfois qui lui mène encore vers ce qui reste de non blog-isé, parfois, juste un petit texte, une date, une heure, un auteur, informe.

Voilà ce qui constitue le blog, une date une heure un chien qui traverse la rue un auteur qui va mourir. Commentaires. Tout le monde peut le faire, c’est ce qui en constitue le charme, tout le monde le fait, c’est ce qui en constitue le dramatique succès. (p. 145-146)

Serge Bouchardon, qui a coordonné le dossier « Littérature numérique et cætera », propose sur son site des résumés des autres articles, dont plusieurs sont très intéressants.

mardi 9 janvier 2007

post-scriptum, paf et oulipo

post scriptum : J'ai bien fait d'en parler avant de l'avoir lu (d'ailleurs j'ai des excuses, il ne paraît que le 11 janvier m'a-t-on dit tout à l'heure en librairie) Pierre Bayard est l'un des invités de l'émission de reprise de Ce soir (ou jamais!), dont le débat - « La littérature fait-elle peur ? » - est de qualité (même Alain Finkielkraut n'agresse personne, c'est dire). Une parenthèse : fera plaisir à Berlol, fan de Frédéric Taddéï s'il en est, un des articles en ligne de Livres hebdo : « Taddéï s'impose dans le paf ».

Dans le « paf » (comme ils disent) encore, l'émission Metropolis d'Arte a inauguré samedi dernier une nouvelle formule et est désormais proposée en podcast.

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Parlant de métro (je sais, la transition est hasardeuse), je ne résiste pas à l'envie de créer un lien vers ce plan anagrammatique du métro parisien découvert grâce à Berlol encore.

J'en profite pour inciter tous ceux que l'exercice enchante à lire les Stations et tout le reste de l'oeuvre de Michelle Grangaud.

Sur l'Oulipo et ses jeux, on trouve par ailleurs plusieurs sites passionnants en ligne, par exemple :
- le site officiel de l'Ouvroir de Littérature Potentielle, dont la page de liens très riche permet d'aller plus loin
- la liste Oulipo, sur le site de Nicolas Graner
- le blog de "vanessa savanes" (nom un peu trop anagrammatique pour être vrai !)
- Oulipo & Co de Stéphane Barbery
- Fatrazie d'Alain Zalmanski
- Habiletés d'Elisabeth Chamontin
- Cette adresse comporte cinquante signes, d'Éric Angelini.

On peut aussi écouter en direct ou en différé en ligne l'excellente émission de Françoise Treussard sur France culture, Des papous dans la tête.
On peut enfin, si on préfère le live, aller écouter, un jeudi par mois, les « Jeudis de l'Oulipo » dans le grand auditorium de la Bibliothèque nationale de France.

dimanche 7 janvier 2007

100 millions d'amis

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Hubert Guillaud « dissèque » avec intelligence l' « amitié en ligne » qui est l'argument publicitaire de MySpace et d'autres sites du même type : la clé pour comprendre l'engouement qu'ils suscitent est la « question existentielle qui parcourt les cours de récréation » : « Es-tu mon ami ou pas ? ».

En dépit du goût pour la solitude qu'on leur prête volontiers, il semblerait que les écrivains aient aussi envie de se faire des amis, puisque Blogauteurs nous annonce que de plus en plus créent un profil MySpace. Outre les écrivains cités dans ce billet, j'ai aussi repéré les pages de Fabrice Colin, Régis Clinquart ou Arnaud Cathrine. Hubert Guillaud, encore, émet de sérieux doutes sur l'intérêt de ces pages. Même si je reste également un peu extérieure à tout celà, il me semble tout de même que certaines autodescriptions, certains blogs et même certains commentaires ont de l'intérêt. Et puis c'est tellement pratique pour connaître le signe astrologique des écrivains !

Terminons par une petite citation de la Recherche du temps perdu (ça ne fait jamais de mal !) sur le caractère « funeste » de l'amitié pour un artiste :

Les êtres qui en ont la possibilité - il est vrai que ce sont les artistes et j'étais convaincu depuis longtemps que je ne le serais jamais - ont aussi le devoir de vivre pour eux-mêmes ; or l’amitié leur est une dispense de ce devoir, une abdication de soi. La conversation même qui est le mode d’expression de l’amitié est une divagation superficielle, qui ne nous donne rien à acquérir. Nous pouvons causer pendant toute une vie sans rien dire que répéter indéfiniment le vide d’une minute, tandis que la marche de la pensée dans le travail solitaire de la création artistique se fait dans le sens de la profondeur, la seule direction qui ne nous soit pas fermée, où nous puissions progresser, avec plus de peine il est vrai, pour un résultat de vérité. Et l’amitié n’est pas seulement dénuée de vertu comme la conversation, elle est de plus funeste. Car l’impression d’ennui que ne peuvent pas ne pas éprouver auprès de leur ami, c'est-à-dire à rester à la surface de soi-même, au lieu de poursuivre leur voyage de découverte dans les profondeurs, ceux d’entre nous dont la loi de développement est purement interne, cette impression d’ennui, l’amitié nous persuade de la rectifier quand nous nous retrouvons seuls, de nous rappeler avec émotion les paroles que notre ami nous a dites, de les considérer comme un précieux apport, alors que nous ne sommes pas comme des bâtiments à qui on peut apporter des pierres du dehors, mais comme des arbres qui tirent de leur propre sève le nœud suivant de leur tige, l’étage supérieur de leur frondaison.

Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleur (Gallimard, 1988, Bibliothèque de la Pléiade, tome 2, p. 260)

samedi 6 janvier 2007

madame bovary c'est moi

... merci Michel Bernard !

Et, si c'est dans la tête de Gustave que vous voulez vous mettre, le Site Flaubert, parmi de nombreuses autres richesses, propose la transcription intégrale du manuscrit de Madame Bovary.

jeudi 4 janvier 2007

métayers heureux

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Archiloque propose une traduction d'un billet de Nicholas Carr, « Sharecropping the long tail » qui décrit notamment les webmestres et blogueurs bénévoles que nous sommes comme des métayers exploités mais heureux :

« Une des caractéristiques économiques fondamentales du Web 2.0 est que la production est distribuée entre de nombreuses personnes et que les récompenses économiques sont concentrées dans les mains de quelques uns. C’est un système de métayage, sauf que les métayers sont généralement heureux car leur intérêt réside dans l’auto-expression ou la socialisation et pas dans le gain d’argent, et que par ailleurs la valeur économique de chacune de leurs contributions individuelles est minuscule. C’est seulement en agrégeant ces contributions sur une échelle massive - l’échelle du web - que l’affaire devient rentable. Pour le dire autrement, les métayers s’épanouissent dans une économie de l’attention pendant que les propriétaires s’épanouissent dans une économie monétaire. »

Au-delà de la métaphore agricole (fréquente au sujet d'internet comme s'il était nécessaire de faire retour vers d'hypothétiques racines paysannes pour supporter cette évolution) cela donne à réfléchir.

samedi 23 décembre 2006

qui-je-fus me parlent

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Je suis habité ; je parle à qui-je-fus et qui-je-fus me parlent. Parfois, j'éprouve une gêne comme si j'étais étranger. Ils font à présent toute une société et il vient de m'arriver que je ne m'entends plus moi-même.

Henri Michaux, Qui je fus, Gallimard, Poésie, p. 173

Une nouvelle expérience d'écriture partagée à signaler dans la galaxie foisonnante des sites crées par François Bon : Les pseudos Michaux. Chacun y est invité à prendre comme pseudo le nom d'un personnage de Michaux et à proposer textes, études, réflexions, actualité et liens. À suivre de près ...

mardi 19 décembre 2006

oublieuse mémoire

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« L'oubli et la mémoire sont également inventifs. »

Jorge Luis Borges (« L'autre duel », Le rapport de Brodie, 1972, Gallimard, Folio, p.102)

Pour Frédérique Roussel, internet a trop de mémoire, pour Hubert Guillaud il n'en a pas assez : accéder à la faculté d'oublier est peut-être le signe d'une maturité et d'un début d'intelligence pour le cerveau global ? ou bien n'est-ce là que de l'anthropomorphisme benêt ?

Et, pour remplir les lacunes de la fresque, une mémoire patrimoniale de la Toile commence à prendre forme, dont la collecte sera confiée à un robot, pas encore très intelligent mais qui devrait le devenir de plus en plus, et dont le petit nom est Heritrix.

vendredi 15 décembre 2006

depuis maintenant

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Inventaire/Invention, l'irremplaçable « pôle (multimedia) de création littéraire » fondé en octobre 1999 par Patrick Cahuzac, a refondu sa présentation et sa maquette, mais offre un contenu de plus en plus riche à lire, à voir, à écouter.

Les petits livres d'Inventaire/Invention sont disponibles en ligne et pourtant très souvent leur qualité donne envie de les acheter (pour ne prendre qu'un exemple, ce texte un peu ancien mais que j'aime beaucoup de Tanguy Viel, Maladie).

Dans la revue, en ce moment, un bel article de Pascal Gibourg, « Souffle un vent imbécile », sur Stupidity d'Avital Ronell, et un intéressant entretien de Florine Leplâtre avec Éric Chevillard.

Enfin de Leslie Kaplan (à qui j'emprunte le titre de ce post, qui est le titre générique de plusieurs de ses romans, publiés chez POL) on peut lire là « L'enfert est vert », « Les mots, qu'est-ce que c'est ? », « Consommation » et une page autour de sa résidence aux Lilas.

mercredi 13 décembre 2006

les coulisses du désordre

Philippe De Jonckheere entrouvre une fenêtre sur les coulisses soigneusement (ré)organisées de son Désordre, dont il a tenu à « augmenter la dimension labyrinthique (...) compliquer les choses, brouiller les repères » ; il nous dévoile même une bribe du code css.

dimanche 10 décembre 2006

incertitude sur tout

Dans son journal intime, Benjamin Constant, utilisait un code chiffré pour éviter de devoir se répéter, ce qui donne des résultats est assez surprenants, par exemple :

« Juin 1805
Le 15 : Lettres de Mme de Staël. 7. 8. 12. 13 sur tout cela, excepté sur 2. Je penche pour 7. Ecrit à Meylan. 13. 13. 8. 8. 4 pas très bien, à cause de 2.
Le 22 : 4 tant bien que mal, à bâtons rompus. Quelle perte de temps. 2. 2. 2. 12. Lettre de mon père. Dîné chez Mme Récamier. 2. 2. 12-13. 12.
Le 30 : Écrit à Mme de Staël, à Mme Dutertre. 12. 12. 2. Lettre Mme de Staël. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 2. 13 sûr mais 2 bien décidement. »

légende :
2 = désir de rompre mon éternel lien dont il est si souvent question.
4 = travail.
7 = projets de voyage.
8 = projets de mariage.
12 = amour pour Mme Dutertre.
13 = incertitude sur tout.

J'apprécie particulièrement ce dernier item ! il pourrait en outre être importé sans problème dans un blog non intime comme le mien ... je vais y songer.

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