Pour sauter (sans précipitation excessive !) dans le grand bain de la blogosphère, la BnF fait un détour par les livres d’enfants : si elle n’est pas trop paresseuse, la très vieille dame saura bientôt lire !
mercredi 15 octobre 2008
la très vieille dame saura bientôt lire
Par cgat le mercredi 15 octobre 2008, 23:48 - blogs et internet
quelque chose sur le saut quantique
Par cgat le mercredi 15 octobre 2008, 02:50 - citations
elle lisait quelque chose sur le saut quantique
elle lisait
.............. sans savoir
qu'elle achève ce que la lampe et la fenêtre commencent
Jean Daive, Décimale blanche (Mercure de France, 1967, p. 59)
::: une fenêtre poétique et quantique pour la collection d'Anne Savelli.
mardi 14 octobre 2008
puisqu'on vous le dit
Par cgat le mardi 14 octobre 2008, 01:44 - écrivains
La fiction économique s'arrange.
Il suffisait de lui faire confiance.
Il faut toujours faire confiance à la fiction.
::: en attendant le « jeu fictionnel », le 16 octobre, jour de la sortie de L'E.T., fiction concrète (Seuil, Déplacements), on peut visiter le site de Dominiq Jenvrey.
lundi 13 octobre 2008
les torsions de la mémoire
Par cgat le lundi 13 octobre 2008, 02:00 - écrivains
Six ans passés à mobiliser, chaque jour, l'énergie éperdue qu'il faut pour oublier les siens. Dans ce stand de tir qu'étaient devenues mes annales, Assan fut longtemps la cible impossible à coucher. Dans un premier temps, son souvenir s'acharnait à écheveler mes plaines d'ennui religieusement fomentées à Paris auprès d'Antoine et des princes noirs de l'hôtel où je travaillais. On imagine que le temps suffit mais l'oubli est une entreprise qui requiert une discipline hors pair. Le cerveau se mue en une galerie des glaces, mille miroirs trompeurs, certains couloirs à éviter, heurts et contusions insoupçonnés. Le trouble que celui d'avoir à se méfier des torsions de sa mémoire, toujours plus excitée par une réalité, pourtant neuve et différente, est inouï.
Alors que, carcasse inconsciente, on croit s’être mis à l’abris des assauts du souvenir, l’ivresse syncrétique plante ses barreaux, au détour de l’anodin. Profitant d’une nanoseconde de négligence, une note insurgée s’échappe du magma musical vomi par une station de radio française et renvoie à une soirée estivale solaire. Ou bien, une pathétique fragrance de cheveux mal lavés paresse dans une rame de métro et convoque un secret partagé. L'oubli est une guerre perdue d'avance, puisque offenseur et défenseur proviennent de la même matrice : soi. Un conflit inutile et enragé qui fut le mien durant six ans. (p. 80-81)Face à face, nous baignons maintenant dans un silence plus épais que la lave. Un volet mal attaché s'acharne contre la vitre de la cuisine. Elle se demande. Comment faut-il faire ? Je jurerais que l'extrémité de ses doigts s'est empourprée. De ses mains honteuses, Elle remet de l'ordre dans ses cheveux et dans sa lumière, un peu trouble. Je ne ressens rien. Je n'ai pas peur. Je suis certaine maintenant de vouloir la voir mourir, empêtrée dans son costume de femme. Elle hésite, toussote. Puis se souvient. Elle avance vers moi, pour me piéger dans ses bras. C'est comme ça qu'une mère doit faire. Peu importe l'histoire, peu importe l'absence. Une mère digne de ce nom accueille son enfant au creux de ses bras. Si étranger soit-il. Je suis une bonne mère. Je la devine se chanter sa rengaine. Elle me fait penser au cancre qui relit sa table de sept juste avant un contrôle et l'oublie, un peu mieux, deux heures plus tard. Elle l'a déjà fait, si souvent. Un épisode me revient en mémoire. Une nuit brûlante de juillet, nous rentrions par la plage d'une fête chez les Maleski. C'était un moment adulé. On était capable de stationner, n'importe où, à boire le plus tard possible, pour se l'offrir, la promenade sur le sable, grise et flattée par l'aurore. Ce soir-là, entamés par le whisky, nous riions des serpentins enivrés que nos pas laissaient sur le sable. À quelques coudées du cabanon, on s'était arrêtés pour se baigner, avant de dormir. Assan, toujours plus prompt que moi à se dénuder, courrait déjà, à poil, dans le sable. J'enlevais ma culotte quand j'aperçus un couple dans l'eau. Mon frère se trouvait alors à quelques mètres d'eux. Il ne les avait pas vus. Une femme semblait se blottir dans le creux d'un homme, pour se protéger des regards et du jour qui venait. Nos vêtements à mes pieds, je pouffai, guettant l'instant où Assan les verrait. Mais il se détourna et n'osa plus le moindre mouvement. La pudeur n'était pourtant pas une des qualités les plus évidentes de mon frère. Je m'attendais plutôt à l'entendre rire et crier pour m'inviter à le rejoindre. J'ai remis mon tee-shirt et me suis approchée. Je n'ai pas pensé à ma culotte, avachie sut le sable. Dans les vagues, je la trouvai. Nue, avec un homme qui, même en plissant mes paupières de myope, ne ressemblait décidément en aucun point à Andrew. Un silence de mémorial nappait les flots. Assan sortit très lentement de l'eau, mit une main sur son sexe, baissa les yeux. Nous battîmes en retraite, d'un seul et même élan, sous le ciel tacheté d'étoiles. On ne prit pas le temps de se rhabiller. Nos pas étaient devenus vifs et précis. Je pensais à mon père à Paris. Assan ne pensait à rien. Les foulées de notre mère qui courait se nichèrent derrière nous. Nue, grelottante, Elle nous prit dans ses bras humides et nous cracha ses insanités. C'était des bêtises, ce n'était rien, Elle voulait être une bonne mère, Elle le jurait, est-ce que je suis une bonne mère, les enfants ? Elle nous embrassait, nous serrant fort contre son torse nu. Sans colère, j'étais ankylosée par la gêne. On était nus. Tous, nus. Mère, fils et fille, nus. Et on échouait à déceler chez cette femme aux seins magnifiques étoilés de gouttelettes d'eau de mer et aux joues rougies par l'amour, la trace d'une mère. Je suis une bonne mère. Derrière le tableau de famille naturiste, Adam Catz-Wurtzel se rhabillait prestement. Il sautillait, le pied coincé dans la jambe de son pantalon de lin blanc, évitant de regarder qui que ce soit.
Maintenant, elle me serre dans ses bras. Pas une mère, un échafaudage arachnéen. Assan est parti se changer. un frisson me marbre l'échine. La glacière aux langoustes commence à peser son poids entre mes bras. Elle sépare nos deux corps et rend la respiration difficile. Mère et fille, dans une étreinte givrée, tanguent au bord d'une falaise de silence. Je peux sentir son parfum dans son cou. Ce soir, les femmes ont peur et leur parfum devient fort. L'air est saturé de fragances paniquées. Le visage échoué sur l'épaule de Véra, je les renifle toutes, ces peurs. Au fond à droite, accoudée au meuble carbonisé, celle de June est marine. (p. 106-108)
Aude Walker, Saloon (Denoël, 2008)
Un autre western, familial celui-ci, et animé par une écriture dense, rythmée, parfois une peu lourde, souvent surprenante.
Aude Walker est née en 1980. Saloon est son premier roman et lui a valu le « prix du Premier roman du Doubs » ; il figure aussi dans la deuxième sélection du prix de Flore.
::: Jean-Louis Kuffer, « Ballade
de la mal aimée » (22 août 2008)
::: Thibault Malfoy, « Aude
Walker me coince dans son Saloon, je m'évade par la fenêtre des
toilettes » (30 septembre 2008)
dimanche 12 octobre 2008
il était une fois à saint-germain-des-prés
Par cgat le dimanche 12 octobre 2008, 02:02 - écrivains
Le film que se raconte le milieu littéraire français, depuis plus de trente ans, peut d’ailleurs être décrit comme un western classique, sans cesse rejoué, avec, de temps en temps, adjonction de nouveaux acteurs. Il y a un Beau, un Bon, un Vertueux exotique, Le Clézio, et un Méchant, moi. Je m’agite en vain, Le Clézio est souverain et tranquille, il s’éloigne toujours, à la fin, droit sur son cheval, vers le soleil, tandis que je meurs dans un cimetière, la main crispée sur une poignée de dollars que je ne posséderai jamais. Modiano, lui, a un rôle plus trouble : il est à la banque, il avale ses mots, il a eu de grands malheurs dans son enfance, il est très aimé des habitants de cette petite ville culpabilisée de l’Ouest, aimé, mais pas adoré, comme Le Clézio, dont la photo, en posters, occupe les chambres de ces dames. Le Diable, ne l’oubliez pas, c’est moi. Je suis un voleur, un imposteur, un terroriste, un tueur à la gâchette facile, un débauché, un casseur, j’ai des protections haut placées, des hommes et des femmes de main, je sème la peur, je ne crois en rien, j’expierai mes fautes.
Philippe Sollers, Un vrai roman : Mémoires (Plon, 2007, p.151)
::: « L’expérience de Le Clézio »
vendredi 10 octobre 2008
au-delà et en-dessous de la civilisation régnante
Par cgat le vendredi 10 octobre 2008, 00:44 - écrivains
« l’écrivain de la rupture, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, l’explorateur d’une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante » précise le communiqué de Stockholm.
::: notice
Wikipedia
::: Association des lecteurs de
J-M G. Le Clézio
::: dossier BibliObs
::: et à l’occasion de ce prix Nobel – roulement de tambour - Pierre Assouline a découvert le lien hypertexte …!
::: à voir aussi : J-M G Le Clezio (et Jean Echenoz!) chez François Busnel ce soir
jeudi 9 octobre 2008
le capital sera le bon gouvernement des choses
Par cgat le jeudi 9 octobre 2008, 00:45 - écrivains
Le capital sera le bon gouvernement des choses - Soyez surtout plus efficaces dit-elle c'est là la grande ruse du pouvoir moderne : oubliez ce que vous faites pourvu que vous le fassiez efficacement l'humanité nouvelle exige l'in-humanité (bienvenue à Nihil, Inc. un peloton d'exécution en forme de monde) - La seule morale reconnue sera celle de la rentabilité et du profit (soyons lucides soyons putrides mais soyons avant tout rentables) - Le sacrifice humain a désormais pris le statut de simple pratique gestionnaire le sacrifice humain a désormais pris sa place sur les écrans-pubs du monde entier - La seule morale reconnue sera celle de la rentabilité et du profit (soyons lucides soyons putrides mais soyons avant tout rentables) - Bienvenue à Nihil, Inc. (un peloton d'exécution en forme de monde) - La science du management comme entreprise de falsification générale est la mise en scène ultramoderne du pouvoir le recommencement absolu de la fiction avec ce qu'elle dit et ce qu'elle fait- Nous nous contentons de réunir des observations et de les corréler par des lois dit-elle l'idée de réalité n'est pas scientifique elle ne nous intéresse pas -Tu peux foutre ça en boucle - (Bienvenue dans l'antichambre de la mort) Bienvenue à Nihil, Inc. (un peloton d'exécution en forme de monde) - Nous sommes très heureux de vous compter parmi nos nouveaux actionnaires dit-elle - Nous vous rappelons qu'avec ses 800 millions de salariés ses 519 505 millions de dollars de C.A. ses 34 000 milliards de dollars de résultat net ses 1300 académies réparties dans dix zones mondiales ses 750 000 initiateurs de situations répartis dans les grandes zones de tensions et les grandes cités impériales Nihil, Inc. est la première firme mondiale dévouée à la pratique systématique du crime et à la propagation endémique du mal dit-elle Bienvenue à Nihil, Inc.
Sylvain Courtoux, Nihil, Inc. (Al Dante, 2008, p. 30-31)
::: « le
poète-de-merde » (extrait) (Action restreinte)
::: un
autre extrait (Silo)
::: Nihil, Inc._7
(libr-critique)
::: Nihil, Inc._6
(remue.net)
mercredi 8 octobre 2008
partager un repas
Par cgat le mercredi 8 octobre 2008, 01:48 - citations
L’homme à la table des amis qui nous est le plus étranger, c’est soi. Quelle tête faisons-nous parmi ces visages familiers, à quoi ressemblons-nous, quelle est notre place au milieu des autres, dans cet ensemble, dans cette figure, et comment notre présence la modifie-t-elle ? L’ignorance de ces choses est la même pour chacun des convives : voilà ce qu’on appelle partager un repas.
Éric Chevillard, L'autofictif, 347, 6 octobre 2008
::: en écho à la notion d'« analyse trans-communicationnelle »
mardi 7 octobre 2008
on n’est plus à l’école !
Par cgat le mardi 7 octobre 2008, 00:33 - blogs et internet
On n’est plus à l’école et on « préfèrerait ne pas » être classés !
… mais on ne nous demande pas notre avis et depuis quelques jours un habile buzz s’est développé autour du nouveau classement Wikio des blogs, avec notamment les explications de Jean Véronis et de très jolis algorithmes chez Vicnent (.|).
De fait, le classement dévoilé ce matin à grands roulements de tambour ne me semble pas avoir subi de modifications substantielles, même si on peut s’amuser, se moquer ou se désoler ironiquement de certains mouvements.
… quant à moi je ne suis pas 3ème mais bien 333ème au classement général (+ 23 places : encore 33 et j'apparaîtrai dans la liste !) et 30ème dans la catégorie littérature (- 8 places : ce n'est pas comme ça que je vais détrôner l'homme à la tasse !).
lundi 6 octobre 2008
suspendu à je ne sais quel fil de rien
Par cgat le lundi 6 octobre 2008, 02:34 - écrivains
Tout s'annonce plutôt bien. Mais dans la chambre, une fois nue, le dos de Vickie se couvre d'écailles, ses orifices se referment un à un par la mise en branle subreptice de petites pièces métalliques dont l'agencement parfait leur permet de glisser sans bruit les unes sur les autres en réduisant à néant l'espace entre leurs interstices (se fermant comme une boule à thé grâce à l'application d'un principe technologique formant un filet de lames concomitantes ordonnées autour d'un axe de rotation unique, qui sert aussi à fabriquer des essoreuses à laitues), arrangeant une cuirasse à la façon de la Mariée mise à nue par ses célibataires, même, de Duchamp. Comme une armure, une cotte de mailles, la carapace enserre le haut des cuisses, le bas-ventre et les tétons - hérissés de lames de cutter sur lesquelles il semble aventureux de porter la main.
Dietz pense qu'il a trop bu, mais il n'a rien bu ; qu'il est sous l'effet d'on ne sait quel acide, quelle endomorphine. Renonçant à toute analyse, il considère que sa vision insolite doit - ou devrait ? Vous et Vickie hésitez sur l'emploi du conditionnel - être glosée comme une métaphore de la frigidité de Vickie. Mais, puisque c'est un rêve, a-t-on besoin d'une justification? (p. 18)L'instant précédent, assis dans le fauteuil crapaud placé devant la baie vitrée d'où vous observiez le feuillage fragmenté de quelques arbres de Central Park dissimulés par le profil des ombres des tours, vous lisiez, vous laissiez posséder par l'universel fictionnel, errant dans les images, les sons...
L'aurore s'était posée sur New York : quatre colonnes de boue percées d'un vol de colombes noires qui dansaient puis barbotaient sur les eaux pourries de l'Hudson...
Un romancier vous décrivait la substance même de la nuit, sa couleur, sa matière. Vous étiez pénétré par la métaphore, piégé par l'opiniâtreté narrative de son style syncopé suspendu à je ne sais quel fil de rien. Cette prose dégageait une grâce enivrante, litanie amoureuse se consumant dans l’abstraction. Vous découvriez l’évidence du mal : énoncé, justifié, légitimé dans la perspective d’un bien à venir. (p. 59-60)On entend le son métallique du déambulateur que l’artiste pousse en raclant le parquet du couloir crasseux. Allons zizi... Allons-y... Louise Bourgeois fait son entrée en scène. Les cheveux blancs attachés sur la nuque, la maigreur ensachée dans une combinaison noire, seul le faciès fendu d'un sourire sarcastique - que soulignent les pommettes creusant deux rides profondes - ravive le souvenir de l'intrigant visage que vous avez connu sur une photo de 1946 (debout dans l'atelier de Stuyvesant's folly, Louise Bourgeois y semblait un sosie d'Arletty). Elle affiche aujourd'hui l'expression contrainte que Mapplethorpe a figée en 1982 (la Fillette sous le bras, Louise drapée dans une étole en poils pubiens y tapote le gland de sa sculpture, prisonnier de l'était que forment l'index et le pouce de sa main droite).
Sa peau est un parchemin froissé, endurci, dont les crevasses longilignes se dessinent à la surface du visage aussi naturellement que les remous de l'eau vont chatouiller les berges opposées d'une mare où l'on vient de lancer une pierre. Le rictus des paupières accompagne un mouvement des lèvres. (p. 89-90)Pascal Torres, Miss Liberty (Passage, 2008)
Miss Liberty est un premier roman étrange, pas totalement réussi, mais avec des réussites... et de nombreuses surprises, de fuites en disparitions.
Pascal Torres est né le 9 octobre 1964 ; il est conservateur au musée du Louvre et a également publié des essais d’histoire de l’art.
dimanche 5 octobre 2008
l’insurrection des molécules
Par cgat le dimanche 5 octobre 2008, 01:20 - citations
Ici tout bouge, nage, fuit, revient, se défait, se refait. Tout cesse, sans cesse. On dirait l’insurrection des molécules, l’intérieur d’une pierre un millième de seconde avant qu’elle ne se désagrège.
C’est ça, la littérature.
Samuel Beckett, Le Monde et le pantalon (Minuit, 1989, p. 35)
samedi 4 octobre 2008
le meilleur ennemi du meilleur ami
Par cgat le samedi 4 octobre 2008, 02:06 - écrivains
41.3 Aujourd'hui, le meilleur ami de l'omme n'est plus le chien, mais son meilleur ennemi : la puce.
41.3.1 Bancaire, sanitaire-sécuritaire, codes d'accès divers…
41.4 La puce, qui fut le meilleur ennemi du meilleur ami de l'omme, est aujourd'hui le meilleur ami de l'omme et, croyez-moi, elle le restera.
::: autre avant-première, Jacques Rebotier propose chaque lundi quelques extraits de sa Description de l'omme, à paraître chez Verticales, et qu'il décrit comme une « encyclopédie médiévale écrite au vingt-deuxième siècle, par un papillon, ou une grenouille. »
vendredi 3 octobre 2008
le saviez-vous ?
Par cgat le vendredi 3 octobre 2008, 23:59 - écrivains
« Un être humain ressemble-t-il davantage à un sapin ou a un poisson ? »
« Saviez-vous qu’il est dans les grands fonds de formidables combats ? »
::: « Le saviez-vous ?
Quelques faits curieux que vous ignoriez peut-être… »
en avant première du roman en cours de Jean-François Paillard
jeudi 2 octobre 2008
2001, odyssée de l'internet
Par cgat le jeudi 2 octobre 2008, 02:07 - blogs et internet
Pour son 10ème anniversaire, Google propose une petite plongée nostalgique dans son index de janvier 2001 : le logo était trop mignon, et j'y étais déjà, dans l'internet !
mercredi 1 octobre 2008
dans l'infini de la rumeur
Par cgat le mercredi 1 octobre 2008, 02:04 - citations
Copier, c'est ne rien faire, c'est être les livres qu'on copie, c'est être dans cette infinie distension du langage qui se dédouble, c'est être le pli du langage sur lui-même, c'est être cette existence invisible qui transforme la parole passagère dans l'infini de la rumeur.
Michel Foucault, « La Bibliothèque fantastique », Travail de Flaubert (Seuil, « Points », p. 106)
mardi 30 septembre 2008
chambre d'échos
Par cgat le mardi 30 septembre 2008, 02:18 - écrivains
Un entretien vidéo avec Élodie Issartel réalisé par Florent Georgesco à propos de Festino ! Festino !, dont je parlais il y a quelques jours.
à essayer
Par cgat le mardi 30 septembre 2008, 02:13 - blogs et internet
BUZZ... littéraire met en ligne un moteur de recherche spécialisé dans la littérature contemporaine fondé sur la technologie Google, la « Buzz-list littéraire » ... dommage qu'on ne puisse pas accéder (ou bien ai-je mal cherché?) à la liste des 300 sources (dont lignes de fuite !) au sein desquelles la recherche s'effectue.
lundi 29 septembre 2008
faire de la phrase une anguille
Par cgat le lundi 29 septembre 2008, 02:31 - citations
C’est l’écriture même. Je ne peux lire un livre qui en soit dépourvu. Il me semble que toute phrase aspire à se dénouer dans un rire. Les mots sont chargés de trop de significations vieillies, avilies. L’emphase les a faussés. Nous ne pouvons plus nous en remettre à eux en confiance. Il faut ruser pour atteindre nos buts et feindre afin de mieux la dynamiter cette gravité inhérente à la langue, laquelle fut tout de même conçue pour garantir l’ordre social, pour servir la raison, et pour que rien de ce qui fut une première fois nommé ne bouge jamais plus. Ces usages ne sauraient me convenir. L’humour fait de la phrase une anguille. Son sens échappe d’abord, il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour le saisir. La langue se retrempe dans l’humour, comme un linge et comme un fer, pour se laver et se durcir.
L’humour selon Éric Chevillard, dans un entretien publié hier (Article XI) et découvert grâce à Didier da Silva, qui lui aussi se prend pour Éric Chevillard !
samedi 27 septembre 2008
livre thaumaturge
Par cgat le samedi 27 septembre 2008, 12:54 - édition
Thaumaturge, le livre l’est aussi : à r’ouvrir mon Mourir m’enrhume de 1987, acheté peut-être bien à la librairie Compagnie (mon principal pourvoyeur de l'époque) lorsqu’elle n’avait pas encore déménagé rue des écoles pour être remplacée par une banque en face du Luxembourg, au prix, inscrit à l’intérieur, de 49 francs (!), je me souviens que c’est son délicieux titre qui avait attiré la toute fraîche agrégée de lettres déjà très hypocondriaque qui essayait encore de devenir prof.
… et je me dis que c’est très vilain, mais que je ne me sens pas encore tout à fait prête à échanger tous mes Chevillard contre leur version numérique, même avec un carton de Chinon en prime (!) ; en revanche j’aimerais beaucoup disposer aussi de leur version numérique.
vendredi 26 septembre 2008
lecteur thaumaturge
Par cgat le vendredi 26 septembre 2008, 02:22 - citations
« Mourir m’enrhume, c’est amusant. Le chaud et froid sans doute. Je sens dans mes membres engourdis l’impatience de la vermine puis, moins précises, tâtonnées, les gammes d’un musicien aztèque. »
::: relire le bel incipit d’un premier roman d’il y a 21 ans (déjà), pour le plaisir d'être ce « lecteur thaumaturge qui ignore sans doute l’étendue de son pouvoir » et « relève d’entre les morts le jeune auteur de Mourir m’enrhume ».
::: puis chicorer sur l’improbable fusion entre Simon et Robbe-Grillet, se réjouir de savoir qu’il est encore des éditrices qui se soucient des virgules folâtres et être fière d’être un « effrayant pourvoyeur de piles à lire ».
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